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Vietnam, du Nord au Sud
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2 novembre 2013

Bateau de jour et train de nuit - J06

Vendredi 23 novembre 2012

     A 23h30, le téléphone a sonné. Numéro parisien. J’SUIS PAS LAAAAAAAAAAAA ! Du coup, j’ai eu un peu de mal à me rendormir. Et puis il y a plein de bruits dehors. Je suis de nouveau réveillée par un orage carabiné. D’abord la pluie sur le toit de tôle et de palmes, puis le tonnerre. J’ai encore du mal à me rendormir. Il faut dire qu’on s’est quand même couchées tôt.

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Et il y a toujours des bruits bizarres. Il n’y aurait pas comme des bruits de pas autour du bungalow ? Bêtes à quatre pattes ou à deux ? Je somnole jusqu’à 6 heures du matin en écoutant la pluie intermittente, et à 6h45 je suis déjà dehors. Le jour s’est levé. Il fait deja très chaud et humide, même étouffant. Le petit déjeuner est à 7h30 et nous avons droit à une crêpe à la vietnamienne, tellement grasse et épaisse que je suis calée avant d’en avoir mangé la moitié.

Hier j’avais mis mon linge trempé de transpiration à sécher sur le fil sous le auvent du bungalow, mais il est encore plus humide maintenant. C’est malin ! Y’aura plus qu’à faire une bonne lessive à la prochaine étape.

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A 8h15, nous reprenons les vélos (dont les selles sont trempées) pour redescendre au débarcadère de Viet Hai. La fameuse montée est encore plus rude de bon matin. En plus, il faut ruser avec les camions qui ont repris leurs va-et-viens vers le village. Bref, j’attrape une super suée, mais y’a pas à dire, la jungle humide de bon matin, c’est beau !

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Nous arrivons au débarcadère en même temps que notre bateau et embarquons pour rejoindre Bai Chay, retrouvant nos camarades qui avaient opté pour l’hôtel étoilé. Le temps est de plus en plus couvert et il fait même un léger crachin. Comme il commence à faire frais, je rentre dans la cabine tandis que Nath reste sur le pont à affronter les éléments. Il y a un peu de houle, mais la couleur de l’eau est magnifique. Nous retrouvons enfin notre jonque hôtel et transbordons nos bagages. Cette fois, alors que la jonque retraverse toute la baie, le temps c’est vraiment mis à la pluie. Qu’importe. A l’intérieur nous sommes bien à l’abri et pouvons assister à un petit cours de découpage de légumes. Ou comment faire des fleurs avec une carotte, et un cygne dans une tomate. Il est fort, le gars !

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Vers 11h30, nous atteignons enfin de port de Bai Chay. Il faut repasser par l’annexe pour regagner le quai, et là, c’est le drame. Une belle averse tropicale qui démarre au moment où nous quittons le bord, juste à temps pour nous accueillir au débarquement. Nous attendons un peu que ça passe, tassés sous les auvents de l’embarcadère, puis Kai nous fait patienter à la terrasse d’un café. Là, il y a un grand moment de flottement : nous squattons les tables du café, mais nous ne savons pas si nous avons le temps de commander quelque chose ou pas, ni ce qui se passe. Le tout est de ne pas perdre nos compagnons d’aventure de vue. Si ça bouge, faudra bouger aussi. Enfin, un minibus arrive, qui nous dépose 10 minutes plus tard avec nos bagages devant le restaurant où nous allons déjeuner. A table, nous nous retrouvons avec des néo-zélandais, et au bout de 10 minutes, tout le monde a sorti les tablettes ! Ca va être chouette, le repas… Quand les plats arrivent, les langues commencent un peu à se délier entre anglophones. Il semble qu’ils soient en train de parler de la France et des français. C’est le moment d’intervenir, histoire de rire un peu.

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Allez, une petite visite au toilettes avant de ré-embarquer dans le bus ! Ô mon Dieu !!! On dirait que mon cauchemar récurrent est en train de prendre corps ! Nath m’avait pourtant prévenue que c’était spécial. Les toilettes, c’est 5 cuvettes installées dans des box… sans portes ! Je crois que je vais utiliser celles du fond !!!

Cette fois, nous voilà en route pour Hanoi. Oups, on dirait que mon siège est cassé (j’ai toujours eu beaucoup de chance). Euh… non, en fait ce sont les amortisseurs qui ont besoin d’une révision. A chaque cahot, on se fait secouer comme des pruniers. Nous faisons une nouvelle halte dans une usine d'artisanat à touristes, puis entrons enfin dans Hanoi vers 17 heures. Le bus nous dépose à l’angle de la rue menant à notre hôtel et repart aussitôt. Bye bye Kai. Thank you for this nice trip!

Depuis le début de cette excursion à Hanoi, j’ai un peu eu l’impression d’être un sac de patates qu’on trimballait. Go ! go ! go ! C’est l’armée avec Kai. Et si on ne va pas assez vite, il pousse ! Une néo-zélandaise en a fait la désagréable expérience ! En plus, Kai c’est deux explications par jour. Alors merci le guide du routard et le Lonely pour le reste. Mais bon, ça reste quand même un beau souvenir, parce que Ha-Long et Cat Ba, franchement, ça vaut amplement le déplacement.

A l’hôtel, nous avons heureusement l’immense plaisir de pouvoir prendre une douche. Comme nous avons rendu la chambre, nous utilisons les sanitaires du bas, près de la salle à manger, qui servent également pour le personnel. Nous voilà donc à déballer nos sacs dans la salle à manger. Tout à coup, Nath se recule brusquement en poussant un cri. Il y avait une bestiole dans son sac. Craignant que ce soit un scorpion, nous déballons ses affaires avec mille précautions et retournons le sac. Mais plus de trace de la bête. Le mystère reste entier.

Après avoir donné du linge à laver, nous nous mettons en quête d’un restaurant… où comment se perdre dans un carré de quatre rues ! Ca fait partie des petits plaisirs de Hanoï.

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Finalement, nous nous décidons pour l’Orchidée, un restaurant vietnamien agréable et plutôt bon. Mais ça, c’était avant le drame : tout à coup, au milieu du repas, la bestiole réapparaît sur le bord de mon t-shirt, ce qui me vaut une belle frayeur. D’un bond, je me suis extraite de ma chaise, mettant le restaurant en émoi. Le personnel se précipite, inquiet, en me proposant de changer mon plat. Le couple à côté me regarde en se demandant s’ils ont bien fait de choisir cet endroit. Je dois donc rassurer tout le monde : c’est juste un pince-oreille, et non, il n’est pas tombé du plafond. Il n’était pas non plus dans mon assiette. On l’a juste récupéré à Ha-Long, et on vient de le retrouver. Une chose est sûre, Nath peut dormir sur ses deux oreilles, il n’est plus dans son sac.

Un taxi doit passer nous prendre entre 19h30 et 20h00 pour nous emmener à la gare d’où nous partons pour Sapa. Nous sommes donc de retour à l’hôtel à 19h45, et 15 minutes plus tard, le guide se présente pour nous récupérer. Il s’empare de mon sac qu’il pose sur un scooter… lequel démarre, abandonnant le sac sur l’asphalte. Laissez tomber, je vais m’en occuper. Si si, I’m going to take it by myself. On rejoint donc le minibus et on entasse nos sacs sur les autres. Nath embarque, et comme il n’y a plus de place, je me retrouve à l’avant. A la place du mort. Dans la circulation de Hanoï.

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De là, j’ai une vue plongeant sur la circulation anarchique et je peux mieux mesurer toute l’étendue de l’art de conduire à la vietnamienne. Il faut le reconnaître, c’est du grand art. De toute façon, nous sommes vite bloqués par un camion poubelle.

C’est le moment de faire un petit aparté sur la répartition des tâches dans la société vietnamienne et le service de ramassage des ordures en particulier. Tout ce qui suit n’est issu que de mon observation et n’engage que moi. A Hanoï, à la fin de la journée, les rues sont jonchées de détritus, issus de l’activité diurne, principalement la vente de produits périssables. Donc, les premiers intervenants balaient les rues pour rassembler tout ça et mettent le tout dans des bennes poussées manuellement, ce qui permet de passer dans les ruelles étroites. Puis ils ramènent les bennes vers les rues plus larges où le camion-poubelle récupère le tout. Donc, le camion stationne au milieu de la rue jusqu’à ce que toutes les bennes aient versé leur obole. Ce qui explique que nous ayons été coincés un moment.

Pour la répartition des tâches, c’est simple : les femmes, chapeau conique sur la tête et foulard devant la bouche, balaient et poussent les bennes. Et les hommes conduisent le camion.

J’avais déjà remarqué que de façon plus générale, les femmes passaient leur journées à arpenter les rues, leur palanque sur l’épaule, pour vendre leurs produits, tandis que les hommes étaient plus souvent attablés dans les restaurants de rue à parler et manger. Mais peut-être ne sais-je pas tout de la société vietnamienne.

Nous embarquons les derniers retardataires. Il va falloir se serrer. Le chauffeur me fait signe de me rapprocher de lui, et me voilà sur le siège central, sans dossier ni poignée (et je ne parle même pas de ceinture de sécurité). Bref, s’il freine un peu trop brusquement, je passe à travers de pare-brise. Ceci dit, on est rarement montés au dessus de 30 Km/h. Et l’expérience est intéressante : les scooters déboulent de partout, sans qu’aucun n’ait de rétroviseur. Ca se faufile entre les voitures, on se demande comment, ça roule allègrement à gauche pour dépasser. Les carrefours sont une vraie pelote de nœuds. Et ça klaxonne à tout va.

Enfin voilà la gare. Notre accompagnateur a l’air embêté. Il est au téléphone pour régler un imbroglio, mais impossible de savoir quoi.

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Finalement, il nous donne nos billets et nous nous dirigeons vers le quai 6 pour embarquer. Comme j’ai pris un peu de retard en prenant des photos, je presse le pas. Il me semble apercevoir Nath qui file devant, mais il fait assez sombre, et j’ai un doute. Est-ce vraiment elle ? En plus c’est moi qui ai les billets. Il est long ce train. De plus en plus dans le doute, je m’arrête pour demander à un chef de train où se trouve mon wagon. Ah ben c’était le premier ! Demi-tour. En plus, la personne au sac à dos qui ressemble à Nath, je pense finalement pas que ça soit elle. Elle aurait pas tracé comme ça ! Et puis devant la voiture 3, j’entends soudain mon nom.

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Ah, la voilà ! Nous montons donc à bord et trouvons nos places : un petit compartiment de quatre couchettes que nous partageons avec un jeune couple asiatique. Ce n’est pas grand, mais ça a l'air correct. Il y a même des petites boutielles d'eau pour nous accueillir. Je sens que ça va nous faire dessouvenirs, ce petit voyage en train de nuit. Rien que monter sur la couchette supérieure nécessite une bonne forme physique. Toute à fait dans les cordes de Nath ;-). Par contre, il paraît qu’il faut bien surveiller ses affaires, car ça disparaît vite. Nous sortons le minimum vital pour passer la nuit et casons nos sacs dans les recoins. Les couchettes sont pourvues d’un drap housse, d’un oreiller et d’une sorte d’édredon. Zut, j’aurais peut-être dû prévoir un sac à viande. Tant pis. A la guerre comme à la guerre, je dormirai toute habillée. Le train quitte Hanoï à 21h10, direction Lao Cai, la région des montagnes au nord du Vietnam, tout près e la frontière avec la Chine. Ca cahote beaucoup (si vous pouviez voir la superbe écriture avec laquelle j’ai rédigé ce dernier passage dans mon cahier !). Après avoir mangé un petit bout et fait un tour au bloc sanitaire, le mieux que nous ayons à faire est d’essayer de dormir. La porte du compartiment vérrouillée, je me glisse sous l’édredon qui s’avère en fait être une couette avec une housse (ce qui me rassure un peu sur l’hygiène). Mais de toute façon, il fait plutôt bon dans le compartiment. Il n’y a plus qu’à essayer de s’endormir avec l’ipod dans les oreilles. L’info du jour : Bénabar ça aide pas beaucoup.

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Commentaires
C
non mais c'est clair que c'est le GROS problème de ce pays : l'humidité !!!! :S
B
Prépare ton lisseur, parce que c'est pas fini. LOL!
M
Rien que de te lire, j'ai les cheveux qui frisent! ;)
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