Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vietnam, du Nord au Sud

Vietnam, du Nord au Sud
Archives
Visiteurs
Depuis la création 9 278
23 décembre 2014

De l'art de la négociation - J21

Samedi 8 décembre 2012

     Contrairement aux prévisions, il ne pleut pas ce matin. Tant mieux, parce que quand ça tombe ici, c’est la douche, la vraie. Nous prenons un peu notre temps pour nous préparer, car la journée va être longue : hé oui, notre dernière journée au Vietnam est déjà là. Ce soir, nous rentrons au pays retrouver les frimas européens et les décos de Noël en phase avec leur saison. Après avoir bouclé les sacs, nous descendons faire le check-out et laissons nos bagages en dépôt à l’hôtel. Nous les récupèrerons ce soir avant d’aller à l’aéroport.

XD1_ 2592

Direction le Phuong Mai pour le petit déjeuner, comme le premier jour. Après tout, il nous avait laissé un bon souvenir. C’est là que se présente le choix délicat de la boisson : le jus de citron doit-il être choisi hot, warm ou ice ? That’s the question ! Finalement, j’opte pour le jus de pamplemousse (ça simplifie les choses). Tandis que Nathalie se lance sur le jus de citron. La serveuse a été très sympa, de prendre un peu de temps pour nous expliquer et nous conseiller. D’ailleurs, elle en profite aussi pour nous expliquer le principe su black coffee vietnamien. Vu ma profonde et indéfectible affection pour le café, depuis, j’ai oublié les explications.

En tout cas, le jus de citron hot, il paraît que c’est très bon. Quand au jus de pamplemousse… Oh my god ! I think I’m dead !

Après cet intermède ma foi bien sympathique, nous hélons un taxi pour nous conduire à Cholon, le quartier chinois.

Astuce : étant donnée la prononciation improbable de Cholon, le mieux est encore d’inscrire le nom de la rue sur un papier, avec les accents, et de le montrer au chauffeur. Arrivée à bon port garantie.

C’est parti pour une petite (grosse) session « visite de pagodes » avec décoration chargée et statues dans tous les coins.

XD1_ 2607

Le premier temple, Thien Hau, est dédié une fois encore à la Dame Céleste, déesse protectrice des navigateurs. Dans la deuxième, nous pouvons même assister à un rituel étrange, sorte d’exorcisme ou d’envoûtement. Ca laisse dubitatif. Moi, tout ce décorum, ça commence à me lasser. Je trouve que ça manque de simplicité et mon étroit esprit judéo-chrétien voit un peu ça comme de l’idolâtrie.

XD1_ 2651

Je sais, c’est pas bien, il faut avoir l’esprit ouvert. Mais au bout de tant de pagodes, j’aspire à retrouver la simplicité (relative) de nos lieux de culte. D’ailleurs, à la suivante, alors que Nath entre pour visiter, je préfère m’asseoir sur un banc dans la première cour pour l’attendre. C’est là que nous rencontrons un couple de français retraités vivant à Alicante et dont c’est le quatrième voyage au Vietnam. Comme ils sont très sympathiques, me rappelant certains autres retraités pleins d’entrain voyageur de ma connaissance, nous discutons un petit moment.

XD1_ 2704

Puis Nath et moi reprenons notre déambulation dans Cholon, Lonely Planet à la main, pour nous arrêter à l’église Cha Tam. J’aurais bien aimé voir la décoration d’une église catholique vietnamienne, mais malheureusement, elle est fermée.

Faisant demi-tour, nous repartons vers le marché Bin Thay en passant par la rue des décorations de Noël, toujours très décalée par cette température et ce grand soleil. Au marché, à l’inverse de partout ailleurs, pas d’interpellations pour acheter.

XD1_ 2720

C’est un marché local, et ici, c’est l’inverse de tout ce qu’on a vécu jusque là : nous sommes transparentes, limite dérangeantes. Alors que Nath aimerait bien acheter des chaussettes, il n’y a pas grand-monde pour s’intéresser à elle. En plus, il faudrait qu’elle prenne tout le lot de 25 paires ! Nous voilà devant l’étal des casques de scooters (dont quelques petites merveilles). Et là, pareil : le fait qu’on les essaie n’a pas l’air de plaire à la vendeuse. Bon ben c’est pas grave, on ira faire nos dernières courses à Ben Thanh, le marché à touristes.

Il est 13h30. J’ai faim ! Mais nous ne pouvons pas quitter Cholon sans passer par la rue des apothicaires et leurs devantures « Musée des horreurs ». Mais en fait de serpents, scorpions et autres bizarreries, nous verrons surtout des plantes séchées non identifiables. Nous finissons par prendre un taxi qui nous ramène vers le quartier du marché Ben Thanh. Il est plus de 14 heures quand je vais enfin pouvoir contenter mon estomac au Than Binh, une petite gargotte de cuisine de rue. Le patron parle très peu anglais mais nous arrivons à nous comprendre. La soupe de crabe et poulet est délicieuse, et je repars même avec des mangues séchées.

A l’intérieur du marché Ben Thanh, les allées sont larges, les stands mieux rangés, ça parle anglais. Tout est calibré pour le touriste. Même les prix. C’est pourtant là que je me suis le mieux débrouillée : au stand magnets et éventails, comme je n’ai pas assez d’argent, la vendeuse propose de m’accompagner jusqu’au distributeur.

« Ah, mais celui-là il prend une commission. Donc non, je vais pas retirer. » Elle propose alors de m’accompagner jusqu’au change… Sauf que j’ai rien à changer. Finalement, elle est OK pour la somme que j’ai dans mon porte-monnaie. Comme quoi, elle pouvait encore baisser ses prix ! « Toute affaire qui n’est pas conclue immédiatement est considérée comme perdue ». Mieux vaut retenir ce principe qui peut m’être utile un jour. Je décide donc d’aller retirer de l’argent à mon ATM préféré, mais avant, j’aimerais bien faire un tour pour évaluer combien il me faudra. Devant un stand de sacs (comme par hasard), nous commençons à négocier. Mais quand je montre mon porte-monnaie vide et lui dit que je dois aller retirer de l’argent, ça ne lui plaît pas, à cette bonne commerçante. Mais bon, c’est la vie, ma pauv’ Lucette. Je prends la carte du stand et sors du marché en lui disant que j’en ai pour dix minutes. Et quand effectivement je réapparais devant ses yeux ébahis, elle n’en revient tellement pas cette brave dame, qu’elle ne cherche même pas à discuter et m’offre bien volontiers une remise supplémentaire, avec deux marque-pages en prime.

Un peu plus loin, ce sont des jeux qui m’arrêtent. Mais je ne suis pas vraiment convaincue. Et ça, ça aide pour le marchandage. Le prix se divise rapidement par deux, puis finit par atteindre un niveau qui me décide. Du coup, je prends même quelques pochettes en soie. Mais au moment où je vais partir, le vendeur est appelé par son chef qui lui dit que je n’ai pas payé le jeu.

« Taratata ! Bien sûr que je l’ai payé ! Je me souviens même de ce que je vous ai donné comme billet, mon bon monsieur ! Même que j’allais partir quand c’est vous qui m’avez proposé de regarder autre chose. De toute façon, c’est simple : en arrivant j’avais 2 billets de 100, et là, j’en ai plus. »

Finalement, il me laisse partir sans faire plus d’histoires. Non mais il pensait quoi ? Qu’il allait se rattraper de cette façon ?

XD1_ 2739

En fin d’après-midi, je retrouve Nath qui a fait ses courses de son côté, et nous prenons la direction du Sheraton où nous avons décidé d’aller célébrer dignement notre dernière journée, au bar en terrasse, au 23ème étage, avec vue sur la ville et grands ventilateurs au plafond qui diffusent une petite brise tiède. Dommage que le ciel soit aussi couvert, car c’est le moment du coucher de soleil. En plus, c’est Happy Hour.

- Tu crois qu’il aurait fallu qu’on se change ? On va faire un peu tâche, non ?

XD1_ 2745

Vu comme le groupe à côté de nous est déjà bien bourré à 18h, je ne suis pas sûre que notre tenue soit le plus dérangeant. Pour moi, ce sera une caipirinha… Elle est sévère la caipi ! Pour le 2ème verre, je crois que je vais me rabattre sur un classique : jus de citron.

De retour à l’hôtel, nous récupérons nos sacs, nous changeons rapidement et prenons un taxi pour l’aéroport. Là, il faut faire emballer les sacs. Sauf que nous n’avons plus assez d’argent en dongs ni en dollars. Qu’à cela ne tienne. Le gars prend tout ce que nous avons et emmaillote les sacs. Nous qui avions peur qu’il nous reste de la monnaie impossible à écouler !

Nous passons dans la foulée au check-in, puis au contrôle des passeports et à la police. Là, je dépose mon premier sac, mes chaussures, puis dans une bannette, les menus effets et le petit sac des liquides. Je n’ai pas fini que la dame qui était derrière moi au contrôle des passeports et m’avait poussée pour que j’avance quand mon tour vint, est déjà en train de poser son sac pour me passer devant. D’une onomatopée et une interpellation bien senties accompagnées d’un regard qui tue, je lui fais comprendre qu’elle va devoir patienter 30 secondes parce que « C’est pas fini ! ». Voilà qui la remet à sa place. Je passe le portique sans encombre. Toujours pressée, elle passe directement derrière moi … et sonne. Bien fait ! La maligne n’avait pas déposé son sac à main. Et puis elle sonne aussi au 2ème passage, pour la peine. Bien fait !

Nous décollons à 23h15, comme prévu. On nous a collées au dernier rang et j’ai hérité de la place du milieu. Côté hublot, Nath. Côté allée, un monsieur d’environ 70 ans, très aimable. Mais grand et robuste. Une vraie force de la nature. Je me sens terriblement à l’étroit. Pas moyen de faire un mouvement. L’effet claustrophobe augmente encore après le repas quand la personne de devant abaisse son siège. Je ne peux me tourner ni à droite ni à gauche. Mes genoux touchent le siège. Faut que je sorte ! Je m’installe finalement par terre dans le couloir en me disant que si ça pose problème, les hôtesses viendront me le dire. J’arrive à somnoler comme ça 3 heures, la tête appuyée contre la paroi arrière du siège. Puis à 7 heures du matin (Heure de HCMV), je vais chercher un bol de nouilles dans le galet. Allez, j’ose : prenant mon courage à deux mains, je demande à l’hôtesse si je peux squatter le siège hôtesse et m’installe là pour somnoler le reste du voyage. OK, le siège ne s’incline pas, mais au moins je peux bouger et déplier les jambes. Et puis elles ont été sympas les hôtesses : même pendant les turbulences, elles m’ont laissée tranquille (bon, j’avais quand même passé les bras dans les sangles. Ce n’est qu’au moment de servir le petit déjeuner que la chef hôtesse m’a demandé de regagner mon siège. Il ne restait que 2 heures de vol. Mon voyage était sauvé.

Et voilà Paris, 6 heures du matin, 0°C. Ca pince, ça fait bizarre, mais ici, les décorations reflètent mieux l’esprit de Noël.

Bon ben cet aprem, je crois que je vais aller faire les boutiques.

XD1_ 2751

Publicité
25 septembre 2014

Guerre et Paix - J20

Vendredi 7 décembre 2012

     Aujourd’hui, nous partons en excursion à Tay Ninh et Cu Chi. Ca, c’est l’excursion de plus qui n’était pas prévue. Mais il fallait bien combler la journée de rab « offerte » par l’agence Sinh Cafe et son manque de professionnalisme. Les deux objectifs de notre excursion sont des standards des visites dans le sud du Vietnam. Après, on aime ou pas, chacun sa sensibilité.
Tay Ninh est le siège d’une religion unique appelée le Caodaïsme. Quant à Cu Chi, c’est l’occasion de voir en vrai les fameux tunnels utilisés par les vietcongs pendant la guerre.

Je suis sous la douche quand tout à coup mon attention est attirée par un grand bruit venant de l’extérieur. Il pleut ??? Non, peut-être qu’ils nettoient la rue… Sois réaliste, Marion : il pleut ! Et des seaux, d’après ce que j’entends. En effet, à l’entrée de l’hôtel, notre ardeur est stoppée net par un violent rideau continu d’eau. Toutes les vannes du ciel sont ouvertes. Pas question d’aller au rendez-vous de départ à pieds. Nous montons donc dans un taxi, pas ravi de la course de rien du tout qu’il a à faire, et qui nous dépose 5 minutes plus tard devant l’agence. Là, nous demandons où on pourrait acheter un parapluie ou des capes de pluie (on aurait peut-être dû garder celles de Sapa, finalement), mais après avoir vérifié que nous avions bien réservé chez eux, le jeune homme à l’accueil nous propose carrément de nous prêter son parapluie pour le tour. Alors là, les bras m’en tombent !

XD1_ 2476Un peu gênées, nous acceptons volontiers tout en promettant d’en prendre soin et de le rapporter sans faute. Puis nous allons prendre le petit déjeuner juste à côté, sous une terrasse abritée de bâches. De retour à l’agence, nous voyons d’autres groupes partir, puis c’est bientôt notre tour. On nous fait monter dans un bus… pour nous déposer 100 mètres plus loin devant une autre agence. De toute façon, nous on s’en fout, même si c’est une arnaque, on a un parapluie en otage. En réalité, les agences ont regroupé leurs clients faisant la même excursion pour remplir un bus. Ce qui en soit n’est pas idiot. En plus, les sièges du bus sont bien étroits, ce qui permet d’y faire rentrer plus de monde. Ca marche peut-être pour le physique vietnamien, mais je ne suis pas sûre que tous les touristes aient apprécié le confort particulier de cet aménagement.

C’est parti pour 3 heures de route. Pour notre première pause technique, on nous emmène dans une fabrique de laques. La fabrique est un organisme d’état qui fait travailler des ouvriers handicapés suite à l’exposition aux divers produits déversés pendant la guerre, tels que l’Agent Orange. Eux-même sont totalement pris en charge par l’Etat. Je ne sais pas si les visiteurs ont beaucoup acheté, mais en tout cas, il y a la queue aux toilettes.

XD1_ 2477Nous arrivons au temple Cao Dai de Tay Ninh à midi. Une cérémonie, parmi les quatre journalières, est en cours.

XD1_ 2479La première chose que l’on voit, c’est cet immense bâtiment jaune au toit rouge, qui ressemble un peu à une église, un peu à une pagode. Et puis les singes. Le parc en est rempli. Mais mieux vaut ne rien laisser traîner car ils sont sacrément chapardeurs.

Nous nous déchaussons pour entrer dans le temple. A l’intérieur, la décoration est encore plus kitsch que vu de dehors. L’œil divin est partout. La religion elle-même est apparue en 1926. Elle se présente comme « la 3ème Amnistie de Dieu » et « La Grande Voie », fusion de plusieurs religions plus anciennes pour atteindre l'unité fraternelle.

XD1_ 2503« Autrefois les peuples ne se connaissaient pas et manquaient de moyen de transports. Je fondais alors, à différentes époques, cinq branches de la Grand Voie (Dai Dao):

1. Nhon Dao :  le Confucianisme,
2. Than Dao  :  le Khuong Thai Cong, Culte des Génies,
3. Thanh Dao:  le Christianisme,
4.  Tien Dao   :  le Taoïsme,
5.  Phat Dao   : le Bouddhisme,

chacun basé sur les us et coutumes des races appelées particulièrement à les pratiquer.
    Aujourd'hui, toutes les parties du monde sont explorées : l'humanité qui se connait mieux, aspire à une paix réelle. Mais à cause de la multiplicité même de ces religions, les hommes ne vivent pas toujours en harmonie les uns avec les autres. C'est pourquoi j'ai décidé de réunir toutes ces religions en une seule, pour les ramener à l'unité primordiale. »

Nous pouvons monter à l’étage et avancer le long des galeries pour assister à la cérémonie qui est en train de se dérouler dans la salle principale en contre-bas. Chut, pas de bruit. Il est temps de repartir.

Le bus nous conduit dans un restaurant pour le repas de midi – moyen, le restau -, puis nous repartons pour Cu Chi. Bon, la halte Cao Dai ne restera pas dans les annales. Dommage d’avoir dû faire 3 heures de route pour ça.

Cu Chi fut un haut-lieu de la guérilla vietcong qui donna tant de fil à retordre aux américains. Aujourd’hui, les tunnels ont été aménagés pour les visites et sont une fenêtre ouverte sur la guerre côté vietnamien, celle dont on ne parle jamais en occident. Bon, pour être honnête, elle n’est pas plus reluisante que l’autre version.

XD1_ 2526Au programme de la visite : une trappe minuscule dissimulée dans le sol et par laquelle disparaissaient les soldats de l’ombre, quelques exemples de pièges utilisés contre l’envahisseur, avec démonstration de fonctionnement.

XD1_ 2553Tous sont inspirés de techniques de chasse : fosse à tigres, herses ou bambous empoisonnés, etc… La jungle et les tunnels en étaient truffés et nombreux furent les GIs qui ne s’en remirent pas. Un peu plus loin, notre guide nous explique comment les vietnamiens ont vaincu deux des plus puissantes armées du monde en faisant de la récup : les sandales étaient taillées dans des vieux pneus, les bombes non explosées étaient découpées pour fabriquer les fameuses herses ou des mines, etc… Quelques tentes montrent des scènes de la vie quotidienne et l’aménagement des camps : bivouacs, centre des opérations, hôpital de campagne souterrain. Au stand de tir, on peut aussi s’essayer au tir à balles avec des armes d’époque moyennant quelques dongs. Au choix, M16 ou kalachnikov. Euh non merci. Pas tentée. En plus ça fait un de ces boucans ! Je n’aurais pas cru à ce point.

XD1_ 2564Peu avant la fin de la visite, on nous fait enfin descendre dans les tunnels, non sans nous informer très précisément sur ce que nous allons trouver, afin que chacun puisse faire le choix d’y aller ou pas : les tunnels sont très étroits et nombre de gens peuvent très vite se sentir oppressés. Ils sont également très sombres. Parfois pas éclairés du tout. Il n’y a que 100 mètres à faire, mais dans ces conditions, ça peut paraître très long. Nous allons traverser trois types de boyaux correspondant aux trois niveaux existant. Tous les 20 mètres, une trappe sur le côté permet de remonter à la surface pour ceux qui ne pourraient pas continuer.

XD1_ 2569Allez, c’est parti. Les escaliers qui permettent de descendre sont très raides et les marches de hauteur irrégulière. J’ai bien failli y laisser une cheville. Ensuite, il faut avancer accroupi. Même moi je n’y tiens pas debout. C’est exigu au point que les épaules touchent presque les parois, bas de plafond, et il fait vite chaud et humide, bien que ce soit ventilé. Je suis déjà en nage. Une loupiotte sur le côté de temps en temps nous permet de voir la personne qui nous précède… sauf à un moment, alors que l’on remonte d’un niveau. C’est le noir total. Il faut y aller à tâtons. Heureusement que l’on se parle, d’un visiteur à l’autre. Ca évite de céder à la panique. Vers la fin, le tunnel se rétrécit encore. Nous sommes désormais à quatre pattes. Et puis enfin, le plafond s’élève et on voit la lueur de la sortie. Je suis trempée et j’ai besoin d’une bonne douche, mais je suis contente d’avoir vécu cette expérience. Dire qu’ils ont passé des mois et des années là-dedans. Il en a fallu, du courage et de la volonté. De la rage.

La visite se clôture sur un petit film de 20 minutes qui vante l’héroïsme de la guérilla et la joie de ces hommes et femmes à servir leur cause pour le bien du peuple. Ils sont tous tellement souriants sur ces images d’archive. La propagande n’est pas encore morte.

En 2 heures, le bus nous ramène à HCMV. Après avoir rendu le parapluie, dont finalement nous n’avons pas eu besoin, Nath et moi repartons vers l’hôtel. C’est en traversant la place derrière le marché Ben Tanh, qu’il s’est passé quelque chose de curieux, mais qui fut l’une de mes plus belles rencontres du voyage. Alors que nous nous sommes arrêtées pour regarder une séance d’arts martiaux collective en plein air (Une fillette de 5 ans environ s’est mêlée aux messieurs en kimono et reproduit tous leurs gestes comme si elle faisait partie du cours), un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de 7 ans m’aborde en me demandant en anglais comment je m’appelle et d’où je viens. Comme avec tous les autres avant lui, je lui donne mon prénom et dit que je viens de France, prête à continuer mon chemin... Quand il me demande comment ça s’épelle. Surprise, je m’exécute et lui demande à mon tour son nom. Il m’explique alors qu’il apprend à parler anglais (grâce à l’école, internet et son père), et qu’il est là pour s’entraîner.

XD1_ 2580Justement, je vois apparaître le papa qui confirme et qui me demande de poser des questions à son fils en anglais. Huong et moi commençons donc à discuter, parlant des Etats-Unis, de Barack Obama, de ce qu’il veut faire plus tard, de comment sont les saisons dans mon pays. Il se débrouille drôlement bien, ce petit. D’autres jeunes gens plus âgés se sont approchés. Certains parlent avec Nathalie, d’autres me posent des questions. Me voilà prof d’anglais improvisée sur une place de Ho Chi Minh Ville !

Puis, Huong me dit qu’il est temps pour lui de rentrer. La conversation continue avec les autres étudiants. L’un étudie l’économie, l’autre la finance. Ils viennent là souvent pour parler avec des étrangers et améliorer leur anglais. Nous discutons des traditions de Noël en Europe, de mon job, de mes études, de la gastronomie, des vins, de géographie française… On y a bien passé 1 heure 30 ! Mais qu’est-ce que c’était agréable de pouvoir discuter de cette façon, juste pour le plaisir de l’échange.

XD1_ 2582Finalement, Nath et moi décidons de nous arrêter pour manger avant de rentrer à l’hôtel. Une gargotte temporaire du marché Ben Tanh, ce sera très bien. C’est un peu comme les roulottes de Tahiti : des tables et des chaises pliantes, une toile cirée et une petite roulotte à main pour cuisiner, au milieu d’autres restaus éphémères du même genre. C’est en tout cas très bon, quoique un peu trop poivré à mon goût.

Ah, la patronne vient de se faire réprimander par les autorités car son stand dépasse un peu trop sur la rue. Bon nous, notre table est carrément hors limites !

Après cette journée bien remplie, il ne reste plus qu’à rentrer faire nos sacs. Demain sera notre dernière journée. Il paraît qu’il neige à Paris. Je vais envoyer un mot à ma voisine pour qu’elle rebranche le Chauffe-eau. Ca peut être utile.

11 août 2014

Maman, le p'tits bâteaux qui vont sur l'eau... - J19

Jeudi 6 décembre 2012

     On nous a prévenues que le check-out de l’hôtel devait se faire à 6h30, AVANT le petit-déjeuner (finalement, le 4 étoiles, on en aura très peu profité). Nous nous exécutons donc, puis gagnons la gigantesque salle à manger où nous attend un copieux buffet. Puis nous embarquons dans le bus qui nous dépose à l’embarcadère. Notre bateau du jour nous emmène tout d’abord voir le marché flottant de Cai Rang.

XD1_ 2345

Tous les guides en parlent, mais je confirme, c’est à voir ! Le Mékong n’a jamais autant fourmillé de bateaux, petits, moyens, grands, immenses, certains débordant littéralement de fruits. Les bateaux s’accrochent les uns aux autres, parfois jusqu’à trois ou quatre, pour transvaser les denrées entre eux.

XD1_ 2368

Les petits viennent s’approvisionner aux grands campés au milieu de fleuve, puis s’en vont revendre le tout aux maisons ou restaurants sur les rives. Chacun a hissé, sur une perche bien visible, un exemplaire de ce qu’il vend afin que les autres puissent l’identifier et venir vers lui.

XD1_ 2364

Beaucoup de ces bateaux servent également de maisons. On voit les habitants faire la lessive, la vaisselle en prenant l’eau dans le fleuve. Voilà une barque à moteur qui s’approche et vient s’amarrer à notre bord. Elle vend des boissons, café, canettes, etc… et a repéré les touristes. D’autres nous proposent des ananas coupés. C’est une vraie fourmilière sur l’eau, où chacun zigzague et trace sa voie entre les embarcations. Stupéfiant.

XD1_ 2399

En sortant de l’enchevêtrement de bateaux, le nôtre nous emporte le long d’un bras latéral jusqu’à une plantation d’arbres fruitiers. Là, ceux qui le souhaitent peuvent tester leur agilité sur un pont de singe. Pas très rassurant, mais faisable. Nous nous promenons entre les plantations, essayant de reconnaître les différents fruits, ce qui n’est pas évident.

XD1_ 2406

Voilà le fruit de l'arbre à pain, le pamplemousse, ici le fruit du dragon, là la papaye. Ensuite, ça reste un mystère.

Puis on nous propose une dégustation de fruits. Dans l’idée que les voyages valent aussi par les rencontres et le partage d’expérience, je vais pour m’installer à la table des coréens… qui me jettent : « Non, vous ne pouvez pas vous asseoir. On garde la place pour d’autres personnes ».

C’est toujours très agréable. Enfin tant pis. Tu ne veux pas me connaître ? Ben moi non plus. Passée la dégustation, il ne nous reste plus qu’à … attendre. Quoi, on ne sait pas trop. Mais on attend.

Un bateau vient finalement nous chercher pour nous ramener à l’hôtel. Il est midi, et le repas n’étant pas compris dans l’excursion, à nous de nous débrouiller.

XD1_ 2431

Nous avons une heure à notre disposition. En même temps, l’hôtel étant à trois kilomètres du centre-ville, ça ne nous laisse guère le choix. On va donc déjeuner au restaurant de l’hôtel, comme hier soir (Oui, mais il est 4 étoiles, l’hôtel !). Allez, je vais me consoler avec quelques tours de manège en compagnie des françaises du groupe. C’est marrant, elles me rappellent assez quelques crazy riders de ma connaissance, toujours prêtes pour la photo con du jour.

Nous voilà de nouveau dans le bus pour quelques heures de route qui vont nous ramener à Ho Chi Minh Ville. Derrière nous, les françaises ont entrepris de rédiger un discours pour leur amie vietnamienne qui se marie dans quelques jours. Ca commence comme un conte de fée, cette histoire… et ça se termine en collection Arlequin. Quelques rangs devant, la vietnamienne qui accompagnait ses deux amis chinois est encore pendue au téléphone. Ca n’a pas arrêté de sonner du voyage ! Encore une accro du téléphone.

XD1_ 2435

Vers 15 heures, nous faisons halte 40 minutes à Vinh Long pour visiter le marché. Ce que l’on voit en premier, ce sont des quantités phénoménales de fruits et légumes entassés sur des étals, ou parfois juste sur une bâche à même de sol. Des pyramides de fruits aux couleurs éclatantes, des ramboutans en pagaille. Voilà qui est appétissant.

XD1_ 2448

Ce qui l’est un peu moins, c’est le quartier de la volaille. Les poules sont attachées par les pattes et allongées les unes à côté des autres. Au départ, on se dit qu’elles sont mortes et soudain, on voit bouger une tête qui tente de se redresser. Ah ouais… quand même. Les canards sont logés à la même enseigne. Enfin les vivants, parce que les morts, eux, sont classés morceau par morceau : ici les cuisses, là les foies, plus loin les pattes, et la tête, alouette !

XD1_ 2449

Jusque là, je tenais le coup. Et puis soudain, nous débouchons dans l’allée des serpents. Vivants. Dans un vivarium, des dizaines de serpents entassés. Ca bouge, ca se faufile, ça me glace le sang. Allons prendre un peu l’air !

XD1_ 2453

Nath et moi traversons le pont de Vinh Long et contemplons l’activité du fleuve et l’arrière du marché où viennent s’amarrer les bateaux qui chargent et déchargent les denrées. Ce fleuve est vraiment le centre névralgique de la région.

Nous voilà repartis pour deux bonnes heures de route. Après une pause « Happy room » qui m’aura également permis de tester la glace artisanale (très bonne), nous entrons dans le faubourgs de la grande ville et nous arrêtons enfin devant l’agence. Bilan : sympa, mais cette excursion ne me laissera pas un souvenir impérissable. Beaucoup trop de route et trop peu de choses à voir, surtout le deuxième jour.

A l’hôtel, nous récupérons notre nouvelle chambre au 5ème étage et je redescends chercher les sacs que nous avions laissés en garde. Il va me falloir patienter un petit peu, car le monsieur de la sécurité (qui sert à tout, mais beaucoup moins à sécurité, du coup), doit emmener la patronne faire une course. Pas grave, j’ai pas de train à prendre. Après avoir récupéré nos affaires et pris une bonne douche, Nath et moi ressortons avec comme premier objectif de nous trouver une excursion pour demain. En discutant, nous avons retenu deux choses : les tunnels de Cu Chi (d’anciens tunnels utilisés par les vietcongs pendant la guerre) et Tay Ninh, où se trouve le temple Cao Dai qui est paraît-il à ne pas manquer. On aurait bien aimé le faire à moto, comme les tombeaux de Hué, mais ça fait quand même beaucoup de kilomètres. Peut-être qu’on ferait mieux d’opter pour une voiture avec chauffeur. Nous rentrons dans une agence au pif pour demander des renseignements et finalement, compte-tenu de la distance, on réalise qu’on aurait tout intérêt à prendre le tour. Pour moins cher, on fera la même chose, en bus climatisé, et les visites sont comprises dans le prix. Soit. Rendez-vous demain matin à 8 heures à l’agence.

XD1_ 2473

Je commence à avoir faim. Après avoir identifié le restaurant où nous pourrons prendre notre petit déjeuner demain matin, nous nous installons dans un autre à la déco bien kitsch : les plats, en plastique, sont exposés au-dessus des tables. La musique, c’est du full 80’s, ce qui nous change de la musique vietnamienne : We are the world, Take my breath away, Scorpions…toute ma jeunesse. Derrière nous, un gars tout seul qui doit avoir dans les soixante ans. Et je mettrais ma main au feu qu’il nous écoute. Effectivement, au moment où nous partons, il nous lance un « Bonne soirée » bien français. Il n’a pas dû s’ennuyer, avec notre conversation, celui-là.

Allez, une petite balade dans les rues animées, et il est temps de rentrer se coucher.

4 août 2014

Au fil de l'eau - J18

Mercredi 5 décembre 2012

     Il est 5 heures, l’heure où Paris s’éveille, et nous sommes déjà debout. Le check-out de l’hôtel se fait avec le réceptionniste de nuit, puis nous voilà parties avec nos sacs à dos pour l’agence Sinh Cafe. Aujourd’hui, on part pour le mythique delta du Mékong. Mais à l’agence, surprise ! Notre excursion 3 jours/2 nuits se transforme en 2 jours/1 nuit. Comme ça ! En claquant des doigts. Ils sont trop forts ces vietnamiens.

- Il n’y a pas de départ pour la 3 jours aujourd’hui, car on n’a pas de bus. Mais vous pouvez partir avec celle de demain.
- Pardon ? Mais ça ne va pas être possible de décaler. On a un avion à prendre, après. C’est bien pour ça qu’on a fait vérifier par votre conseillère qu’il y avait bien un départ aujourd’hui.
- Moi je n’y suis pour rien, Madame. C’est la personne que vous avez vue qui n’était pas compétente.
- Alors ça, ma grande, c’est pas mon problème, mais le vôtre. – Oui, je suis énervée ! Non, je n’ai pas l’intention de laisser passer ça sans faire un petit esclandre ! Oui, j’apporte de l’eau au moulin qui dit que les touristes français sont arrogants et en veulent pour leur argent ! Et j’assume. Parce que là, c’est de l’arnaque pure et simple. On nous prend pour des jambons !

Finalement, la demoiselle nous propose deux solutions : soit on prend l’excursion 2 jours et elle nous rembourse la différence (encore heureux !), soit elle nous rembourse complètement et nous bookons avec une autre agence.

- Bien sûr ! Et c’est moi qui vais courir les agences du quartier à 6h30 du matin pour en trouver une avec un départ aujourd’hui. Y’a peut-être écrit « touriste », sur mon front, mais pas « courgette ». Donc c’est vous qui nous trouvez une autre excursion, n’est-ce pas ?
- Non madame. Ce n’est pas mon travail. Mais je peux vous accompagner dans une autre agence, et si c’est OK, je vous rembourse.

Je crois qu’il va falloir satisfaire à l’art du compromis. La jeune femme nous indique donc une agence. Sauf que son programme est plus que moyen. Là, je crois qu’on est coincées. On va donc se résoudre à faire la fameuse 2 jours/1 nuit, même si le programme ne correspond pas du tout à ce qu’on voulait faire.

- Oui, mais là, vous avez un hôtel 4 étoiles, cette nuit.
- Et alors ?
- Dans l’excursion 3 jours, ce n’était pas un hôtel 4 étoiles.
- Alors ça, franchement, je m’en tamponne le coquillard sur l’air de Gangnam Style, de votre hôtel 4 étoiles. Moi, je voulais descendre plus bas sur le Mékong, plus loin des touristes. (Bon, je crois qu’elle a compris que son argument, il vaut pas un clou).

XD1_ 2194

Le départ aura lieu à 7h45 (C’est bien la peine de s’être levées si tôt). Nous patientons donc dans l’agence et Nath envoie un mail à notre hôtel pour réserver une nuitée supplémentaire à notre retour. Puis nous montons enfin dans le bus, direction Ben Tre, à 2 heures de route, sur le Mékong. Là, on nous fait embarquer sur un bateau à moteur équipé de fauteuils et heureusement couvert, ce qui nous met à l’abri du soleil brûlant. Nous sommes au cœur du delta. Ici, le fleuve est immense, bordé de maisons flottantes et de filets de pêche, encombré de bateaux plus ou moins gros, de pêche, de transport, servant parfois de maison aux bateliers. D’un coté, apparaît une « usine à coco », avec son quai et ses péniches débordants de noix. De l’autre, c’est une fabrique de briques dont on aperçoit les fours.

XD1_ 2209 XD1_ 2219 XD1_ 2214 XD1_ 2216

XD1_ 2230

L’activité sur et autour du fleuve est dense, mais très vite, nous nous engageons dans un bras latéral et continuons paisiblement notre navigation sous les frondaisons des cocotiers d’eau.

XD1_ 2235a

Puis nous abordons le ponton d’une ferme à abeilles, où on nous propose une dégustation de thé au miel, de fruits aussi délicieux qu’inconnus, tout en assistant à un petit concert de musique traditionnelle du Mékong. C’est instructif, rafraîchissant, étonnant. Une halte qu’on aimerait voir s’éterniser un peu.

Pourtant, nous voilà déjà repartis à travers la mangrove vers notre deuxième escale : une fabrique de bonbons au lait de coco.

XD1_ 2257

Ici, tout tourne autour de la noix de coco, de la fabrication de ces fameux caramels (J’en ai ramené au bureau, et je me demande s’ils n’ont pas pensé que je voulais les empoisonner…) au lait à boire à même la noix taillée en bol, en passant par divers ustensiles de cuisine. Il y a aussi quelques serpents qui dorment dans leur cage, mais avec lesquels je ne tiens pas réellement à faire connaissance… Faisons comme si je n’avais rien vu.

XD1_ 2266

Nous laissons là notre bateau pour grimper dans des touk-touks qui nous emmènent par une toute petite route à l’ombre des cocotiers. Sympa le moyen de transport, mais il ne faut pas avoir peur de la promiscuité. A cinq par véhicule, on a quand même les genoux qui se touchent. Mais la balade au grand air est bien agréable. Après un bout de route, les véhicules nous déposent près d’un ponton où nous embarquons à quatre par pirogue. On aura vraiment fait tous les moyens de transport, à part le dos d’éléphant, dans ce pays !

XD1_ 2282

La barque, menée de main de maître par la perche d’une vieille femme, nous emmène un peu plus loin dans la mangrove, sur des bras d’eau plus étroits, avant de nous arrêter dans un petit restaurant perdu dans la jungle (quoique, si ça se trouve, il y a une grand-route pas loin. Mais ne gâchons pas cet instant bucolique par des considérations aussi terre-à-terre).

XD1_ 2295

Là, assis sous une sorte de véranda de bambous, nous dégustons un fantastique poisson à oreilles d’éléphants en rouleaux de printemps préparés devant nous. Le tout accompagné d’un mélange de viandes au caramel et de nems. Le repas est excellent et à un goût de « revenez-y ». Malheureusement, il nous faut déjà repartir. Un bateau un peu plus petit que celui du début de notre périple vient nous chercher pour nous ramener à Ben Tre. De là, le bus nous emporte vers Can Tho après 2h30 de route cahotique… Où alors ce sont les amortisseurs qui ne sont plus très efficaces. Et voilà bientôt notre fameux hôtel quatre étoiles. Oui, et bien, j’avais raison de ne pas me laisser impressionner par ça, parce qu’il n’a rien de particulièrement remarquable. En plus, nous n’avons qu’une heure pour nous doucher avant de descendre pour le repas du soir à 18h30.

XD1_ 2313

Heureusement que la soirée ne s’arrête pas là. Ce serait dommage. Après le repas, le bus dépose ceux qui le souhaitent au marché de Can Tho, avec consigne d’être là à 20h30 au plus tard pour le bus de retour. Can Tho est une ville immense, ce à quoi je ne m’attendais pas. Quant au marché de nuit, il est plus destiné aux touristes qu’aux gens du cru.

XD1_ 2319

Là, alors que je cherche une boîte postale, nous sommes abordées Nath et moi par un monsieur qui parle très bien français… et qui a l’air d’avoir envie de s’entraîner. Il est très gentil, mais un peu collant. Pas évident de s’en dépêtrer. Finalement, nous terminons notre petite soirée par une promenade au bord du fleuve, en zigzagant entre tous les petits vendeurs ambulants de nourriture. Le « front de fleuve » est très animé et agréable. Mais il est déjà temps de rentrer.

2 août 2014

Histoires à faire peur - J17

Mardi 4 décembre 2012

     Un nouveau jour se lève sur Ho Chi Minh Ville. Aujourd’hui va être une journée historique ! Comprendre : consacrée à la culture et à l’Histoire.

Nath est toujours un peu barbouillée et donc pas très en appétit, à l’inverse de moi qui me mets en quête du lieu adéquat, du côté du marché Ben Tanh.

XD1_ 2144

Tout en profitant des scènes quotidiennes de la vie d'une grande ville vietnamienne, nous nous acheminons vers le Musée de vestiges de guerre. Selon les guides, il peut être également nommé « Musée des souvenirs de guerre ». Drôle d’appellation pour un musée, me direz-vous. Mais toujours meilleure que la première qu’on lui connut : « Musée des crimes de guerre américains ». Oui, ça fait moins musée, tout de suite. Avec le temps, les autorités se sont rendu compte que ça ne faisait pas très vendeur auprès des étrangers, surtout au moment où le Vietnam a commencé à voir arriver des touristes américains. Mais on a beau changer de nom, le contenu reste. Et il peut être très dur.

XD1_ 2149

Dans la cour, ont été rassemblés des hélicoptères, des avions, des chars pris à l’ennemi, dont le fameux hélicoptère américain Huey que l’on voit dans tous les films sur la guerre du Vietnam. Sur la gauche, des murs, des barbelés et un escalier.

XD1_ 2159

Derrière, une reconstitution plus vraie que nature des conditions de détention des prisonniers par le régime sud-vietnamien, ainsi que la description détaillée des différentes techniques d’interrogatoire et de torture des courageux combattants du peuple. Avec force de photos, ou mieux encore, de véritables reconstitutions, comme dans le cas des "cages de tigres", ces minuscules cellules où un prisonnier ne pouvait se tenir que couché. C’est même la première fois que je vois une guillotine en vrai. Ca fait froid dans le dos. En même temps, ne nous leurrons pas. Ici, on parle des sévices infligés par les combattants sud-vietnamiens qui se battaient aux côtés des américains, mais eux-mêmes ne devaient pas être mieux lotis lorsqu’ils tombaient entre les mains des nord-vietnamiens. Les techniques utilisées devaient être sensiblement les mêmes dans les deux camps.

Dans le bâtiment, une salle entière est consacrée à l’Agent Orange et ses conséquences encore aujourd’hui sur la population. L’Agent Orange était ce défoliant hautement toxique que les américains ont déversé par tonnes sur la jungle où se cachait la guérilla afin de les priver de leurs abris. Ce produit fortement mutagène a provoqué de nombreuses malformations dans la population. Aujourd’hui encore, des enfants naissent sans bras, sans jambes, sans yeux, parce que leurs parents ou grand-parents y ont été exposés. Autant dire que les explications et la collection de photos ont de quoi couper définitivement l’appétit (Au moins pendant 1 heure. Après tout, j'ai fait biologie). Une deuxième salle est consacrée aux photos des reporters de guerre internationaux, dont plusieurs ont trouvé la mort pendant les conflits indochinois et vietnamiens. On y retrouve certaines photos tristement célèbres, comme celle de cette fillette brûlée par le napalm, courant nue sur la route. Mais en fin de compte, c’est la salle que je trouve la plus poignante et la plus intéressante. Ici, la détresse est de tous les camps, Nord comme Sud. La douleur également. Un bel hommage à de grands noms comme Robert Capa, Larry Burrows, Henri Huet, Dickey Chapel, Sean Flynn. Et aux moins connus, qui ont couvert les deux versants du conflit et l’ont payé de leur vie.

Et bien voilà, je n’aurai pas le temps de visiter la salle des crimes de guerre américains, car le musée ferme entre midi et deux et qu’on nous pousse dehors. En même temps, je crois que j’ai vu assez d’horreurs pour aujourd’hui et que j’ai bien saisi le message.

XD1_ 2167

Après un déjeuner au restaurant l’Indochine (bonne critique et bonne notation dans le Routard, mais au final plus que moyen et surtout cher), nous nous remettons en route pour le musée d’Histoire du Vietnam, situé tout près du jardin botanique. Culture ne saurait nuire, dit l’adage. Nous voici donc déambulant de salle en salle, passant de la préhistoire de la péninsule indochinoise à la colonisation en découvrant au passage les grandes dynasties qui se sont succédées. Ca y est, je comprends enfin à quoi correspondent tous ces noms de rues que l’on retrouve dans toutes les ville où nous sommes passées : Le Loi, Le Thanh Ton, Tay Son. Où les noms d’empereurs et de généraux de ces dynasties se mêlent à ceux des grands révolutionnaires… étrange pays. Une autre salle expose les différentes représentations de Bouddha à travers les pays d’Asie. Et il y en a de vraiment magnifiques.

XD1_ 2171

Après une pause rafraîchissements, nous rentrons à pieds, ce qui nous laisse tout loisir de profiter de l’heure de pointe, où traverser une rue relève de l’exploit. Les scooters montent même sur les trottoirs pour pouvoir avancer ! Et nous sommes déjà de retour dans la rue Dong Khoi (Les Champs !), car Nath souhaite voir le magasin Nguyen Frères où il y a paraît-il des affaires à faire. Ah, donc en fait, ce sont des antiquaires. Qui restent un peu au-dessus de nos moyens. De retour à l’hôtel, le linge n’est pas encore revenu de la laverie, ce qui nous laisse un peu de répit. Le temps de le récupérer, et nous repartons en quête d’un restaurant. Enfin surtout moi, car Nath est toujours un peu barbouillée. Me fiant au guide, je choisis le Quanh An Ngon, sur une rue fréquentée, où on nous installe en terrasse, sous les arbres. La soupe de crabe est délicieuse, tout comme le Bo Bun. Voilà une excellente petite soirée saïgonnaise. Il ne nous reste plus, sur le chemin du retour, qu’à nous arrêter à notre petite superette pour prendre de quoi manger. Car demain, il va falloir partir tôt. On part en excursion sur le Mékong.

Publicité
30 juillet 2014

De Saïgon à Ho Chi Minh Ville - J16

Lundi 3 décembre 2012

     Cette nuit, Nath a été malade et ce matin, ce n’est toujours pas bien brillant. Pourtant, on a mangé la même chose hier, avant d’aller à l’aéroport, et moi, ça va.

La première chose à faire, sera de nous devons trouver un endroit pour déjeuner, car l’hôtel n’a rien de prévu. Nous posons la question à la réceptionniste qui semble tout d’abord surprise, puis nous aiguille sur un restaurant de rue où on sert du pho. C’est un peu tôt pour la soupe bœuf-nouilles. De toute façon, Nath n’avalera pas grand-chose. Finalement, nous tombons sur une petite supérette où nous trouvons des brioches, du sniker et du coca. A la réception, nous avons également demandé des renseignements sur les excursions sur le Mékong, mais ils n’ont pas pu nous proposer grand-chose d’intéressant. Je comprends mieux : ce n’est pas un hôtel touristique, mais qui accueille principalement des locaux.

XD1_ 1986

XD1_ 1981Du coup, nous décidons d’aller faire le tour des agences du quartier touristique. Il fait temps magnifique : le ciel est bleu, le soleil brille, et il fait une température agréable... qui risque de monter encore. Ce qui est assez surprenant, c'est de voir, par ces températures, les centres commerciaux qui se parent de magnifiques décorations de Noël : bonhommes de neige, flocons, stalactites, traineaux du Père Noël, sapins... Cherchez l'erreur...

Dans la première agence où nous entrons, l’excursion proposée a l’air vraiment très bien, mais est aussi très chère (240$, alors que l’hôtel nous la proposait à 38$. On doit pouvoir trouver entre les deux). La deuxième, le Sinh Cafe, c’est un peu le Nouvelles Frontières du Vietnam. Après nous être bien renseignées sur les dates de départ et les conditions, nous réservons une excursion de 3 jours pour 80$ par personne. En sortant de là, Nath rentrerait bien se coucher. C’est vraiment pas la grande forme. C’est là que nous nous faisons héler par des vélo-pousse. Effectivement, plutôt que de marcher, ça lui permettrait de faire quand même la visite de la ville. Je négocie un peu le prix, mais comme je n’ai pas de référence en tête, c’est un peu compliqué de faire descendre. Moi et mes scrupules…

XD1_ 2001Nous disons donc OK pour 1 heure. Sauf que le chauffeur, j’ai comme l’impression qu’il traîne pour faire son tour. Il nous entraîne assez loin dans la circulation, et à chaque fois que je demande à aller à un endroit, il me répond que c’est « après ».

XD1_ 2014Finalement, il nous arrête devant la pagode de l’Empereur de Jade, l’une des plus fameuses de Ho Chi Minh Ville. Là, nous pouvons si nous le souhaitons acheter des bébés tortues et les relâcher dans le grand bassin en faisant une prière sensée se réaliser. Vu la surpopulation du bassin en question, je préfère ne pas ajouter au malheur de ces petits animaux. On va se contenter de visiter. Notre chauffeur principal, qui est, selon ses dires, à la fois bouddhiste, taoiste et catholique, nous montre les salles, explique que dans celle-ci, nous devons toucher chaque statue pour espérer avoir un enfant, etc… Euh… Ca va, je vais me contenter de ce que j’ai. Ce mélange de diverses croyances, superstitions et religions me dérange particulièrement ici, et j’avoue que la visite ne me laissera pas un souvenir flamboyant.

Un peu plus loin, nous faisons un nouvel arrêt dans une fabrique de laque. Entre plateaux, vases, tableaux, meubles, baguettes, boîtes, il y a de quoi faire quelques achats de souvenirs intéressants. Puis nous voilà au cœur de la Saïgon coloniale, avec la cathédrale Notre Dame et la Poste au fond de laquelle domine un immense portrait de l’Oncle Ho. Malgré cela, le bâtiment a conservé son cachet d’antan et ses belles cartes murales représentant l’Indochine française.

XD1_ 2049 XD1_ 2038 XD1_ 2045

Nous voici enfin sur les Champs Elysées locaux, la rue des grands magasins de luxe : Dong Khoi Street, ou pour ceux qui l’ont connue du temps des français, l’ancienne célèbre rue Catinat. C’est aussi là que sont rassemblés tous les grands hôtels : le Continental, le Caravelle, le Majestic, ainsi que le théâtre municipal construit en 1900.

XD1_ 2072C'est en arrivant au jardin des bonsaïs, que je m'aperçois que nous en sommes déjà à 2h30 de tour. Il va falloir penser à rentrer. J’indique au chauffeur que nous continuerons 30 minutes, mais pas plus, juste le temps de nous rapprocher de l’hôtel. Mais lui, il a de la suite dans les idées. Nous sommes de retour sur la place après 3h30 de course et là, lorsqu’il m’annonce le prix, il s’est basé sur celui qu’il m’avait proposé à l’origine ! Arnaqueur jusqu’au bout, le monsieur. Rien du tout ! Nous avions négocié un accord. Ce sera ce qu’on avait dit ou rien. Il n’est pas content, mais ça c’est plus mon problème. Un tour de 1h qui se transforme en 3h30, faut pas charrier non plus ! En plus, il faut que je garde un peu de monnaie pour manger, parce qu’il commence à faire faim. Enfin pour moi, parce que Nath a toujours l’estomac HS, même si ça va un peu mieux. Nous nous arrêtons donc au Chi’s Cafe, où je commande un poulet à l’ananas excellent. Puis, alors que Nath décide de rentrer à l’hôtel pour se reposer, je m’en vais faire un bout de la balade conseillée par le Lonely Planet. Le tour de ce matin m’a permis de me repérer dans la ville, et ça devient plus facile, moins impressionnant.

XD1_ 2077Je traverse le marché de rue de Ton That Dam, et c’est agréable de pouvoir s’approcher des étals et regarder sans être constamment harcelée comme à Hué et Hoi An. Puis c’est le retour vers l’ancien quartier français, avec ses hôtel et ses "Champs", le théâtre municipal où je m’attarde devant une très belle exposition de photos, l’Hôtel de Ville. Alors que je traverse et m’approche pour prendre en photo une plaque sur le bâtiment, je vois venir vers moi l’un des policiers en faction. Il n’a pas l’air d’apprécier mon initiative. OK, on va tranquillement ranger l’appareil-photo et quitter la place comme si de rien n’était.

 

XD1_ 2094 XD1_ 2110 XD1_ 2098 XD1_ 2101

En continuant pas les rues, mon plan à la main, me voilà bientôt devant le musée de Ho Chi Minh Ville, le musée de la femme, le musée des vestiges de guerre, puis un agréable parc où je décide de faire une pause en regardant les gens utiliser les appareils de sport.

XD1_ 2122Ici, c’est comme dans une salle de sport, sauf que c’est gratuit et en plein air. Idée géniale qui serait à recommander à notre ministre de la santé pour son plan de lutte contre l’obésité. C’est très amusant de voir à quel point toutes les tranches de la population se servent de ces appareils : les enfants, le cadre en costume-cravate à la sortie du bureau, la grand-mère, etc…

En repartant, je fait le tour du Palais de la Réunification (très moche), et comme je fais mine de rentrer dans le parc, je suis immédiatement interceptée par un garde à qui je montre mon plan en demandant si je suis bien où je crois que je suis. Il confirme très gentiment et me remet un dépliant qui indique les heures d’ouverture. Peut-être pour demain.

XD1_ 2131Me voici de nouveau devant la Cathédrale, bien sombre dans la nuit tombante, puis devant l’Hôtel de Ville superbement illuminé, tout comme les grands magasins qui arborent leurs décorations de Noël par 30°C.

Ca fait du bien de rentrer à l’hôtel se mettre un peu au frais, mais il déjà l’heure de dîner. Comme Nath n’est pas trop partante pour ressortir, je repars en quête d’une petit restau. Evidemment, il ne faut pas trop compter sur la réceptionniste qui ne comprend pas quand je lui demande si c’est sûr de rentrer seule le soir. Je ne me fie donc pas trop à son adresse et finit devant le « Pho 2000 », petit restau soi-disant spécialiste du fameux potage nouilles-bœuf, où Bill Clinton a mangé lors d’une visite officielle. Malheureusement pour moi, le pho n’est pas si fameux et me laisse un piètre souvenir de ce plat pourtant renommé. Je décide donc de rentrer en passant par le marché de nuit de Ben Thanh. Un pur marché pour touristes, très animé. Près du marché, la grande bouteille d’eau, c’est 15000 dongs non négociables. Ben voyons ! Assez d’arnaques pour aujourd’hui. Direction ma superette où la même bouteille est à 10500. D'accord, c'est 0,37€ contre 0,53€. Mais comme le dit le dicton, il n'y a pas de petites économies. Y’a pas écrit La Poste, non plus !

21 avril 2014

Dans les bras de Shiva - J15

Dimanche 2 décembre 2012

     A 8 heures du matin, après une bonne nuit et un toujours excellent petit déjeuner (ce matin, je prendrai quelques œufs brouillés, du bacon grillé, des fruits, un fromage blanc, merci.), et après avoir descendu nos sacs à la réception, nous embarquons dans un minibus déjà bien rempli de touristes, ce qui ne nous empêchera pas de faire encore deux arrêts pour compléter le chargement jusqu'à notre capacité limite. Il y a une chose à savoir à propos du minibus touristique vietnamien : là où tous les pays mettent habituellement trois sièges sur une rangée, ici on en met quatre. Quitte à réduire la largeur de l'allée et celle des sièges. C'est comme leurs maisons : pas d'espace perdu. Tout doit être optimisé.

Nous voilà donc partis pour le site de My Son, avec un guide local qui parle un excellent anglais, très appliqué, d'une voix forte et appuyée, un peu comme le Shogun dans les films asiatiques. Il nous donne quelques explications sur ce site qui a subi de plein fouet la guerre du Vietnam : comme il servait de refuge aux vietcongs, il a été énormément bombardé par les américains, et certains vestiges ne s'en sont pas remis. A propos, il ne faut pas dire "vietcong". C'est mal. C'est offensant. On doit plutôt parler de l'armée populaire de libération. Il faut dire que le papa de notre guide a été un "méchant vietcong". Bon, c'est pas le moment de faire l'apologie de l'Amérique.

IMG_3729Après une bonne heure de trajet, nous nous arrêtons pour une pause WC + boutique, puis partons à pied pour un "trek" de 5 minutes (si si, il a dit "trek"), qui nous conduit sur le site de cet ancien sanctuaire Cham dédié au dieu Shiva : My Son. Attention à ne pas quitter le sentier, car il peut y avoir encore quelques mines enfouies dans la jungle. D'ailleurs, le guide ne manque pas de nous désigner les impressionnants cratères, vestiges des bombardements des méchants américains.

Le site a été la capitale du royaume de Champa entre le 4ème et le 13ème siècle. Cœur politique et religieux du royaume, il s'est développé de façon continue pendant près de dix siècles. Son architecture montre de façon flagrante l'influence hindouhiste, et en fait un site tout aussi remarquable que Anghkor. Shiva est présent partout, on le repère assez facilement, avec tous ses bras. Et puis Shiva, c'est aussi le dieu à deux faces, homme et femme à la fois, créateur de l'univers et destructeur. D'ailleurs, le côté masculin est très présent, puisque un peu partout, est érigé le "lingam" de Shiva, une pierre monolytique en forme de phallus, qui représente le dieu.

XD1_ 1887Après avoir été longtemps abandonné à la jungle, le site a été redécouvert en 1885 par Henri Parmentier, qui s'est permis d'emporter les têtes des statues pour les exposer au Louvre. Lesquelles ont été remplacées par des reconstitutions assez grossières. Autant dire que les français non plus, ne sont pas en odeur de sainteté. Bon, on va se faire toutes petites, alors. (Je crois que le pire, c'est d'entendre le guide demander : "vous savez qui a détérioré le site ?", et une touriste, à priori d'Europe du nord, répondre allègrement : "the french !". "Yes. The french !".

XD1_ 1900Je veux pas dire, mais dans toutes ces explications, on sent quand même pointer le discours politiquement orienté. Il n'empêche que ce site, désormais protégé et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est magnifique, et la visite particulièrement passionnante.

XD1_ 1932Retour au bus qui nous emmène au bateau qui doit nous ramener à Hoi An. Nous embarquons depuis la berge non aménagée et nous installons sur les bancs de part et d'autre du bord, où on nous sert un lunch "frugal". Ca fait un peu pique-nique à la va-vite. Rien à voir avec le déjeuner qu'on nous avait servi à bord, au retour de Cat Ba. La balade sur la rivière est sympathique, mais sans plus. Les berges ne valent pas le détour, surtout quand on vu la rivière dans ses plus beaux atours à Hoi An. Le bateau aborde bientôt un embarcadère d'où repart un autre bateau du même type après avoir récupéré ses touristes. Ah, on dirait que c'est une halte obligée. Effectivement, il s'agit du village d'artisans de Kim Bong.

XD1_ 1956Et comme tout le monde le sait, les alentours de Hoi An sont réputés pour ces villages qui regroupent divers métiers de l'artisanat. Ici, la spécialité, c'est le travail du bois : fabrication de barques traditionnelles, marqueterie, décors en incrustation de nacre, sculpture de statues religieuses. Le travail de précision est remarquable, et véritablement "artisanal". .. Et les boutiques regorgent de souvenirs. Mais là, je crois que j'ai fait le plein hier et je sature un peu.

Une demi-heure plus tard (les visites sont chronométrées pour permettre au bateau suivant de venir prendre notre place), nous avons ré-embarqué et sommes sur le chemin du retour. Comme nous arrivons à Hoi An en début d'après-midi, j'en profite pour me rendre chez le tailleur, voir où en est ma commande. Je ne sais pas pourquoi, j'appréhende un peu. Dès le départ, je la sentais pas bien, cette histoire. Et effectivement ! Si le chemisier vert va à peu près (bien que ça baille dans le dos, pour un chemisier cintré), le rose est carrément trop petit ! Je ne peux même pas plier les bras tant les manches sont serrées. Catastrophe !
Mais il en faut plus pour les faire paniquer (allez, ça pourrait être pire : je pourrais avoir autant de bras que Shiva... et donc autant de manches qui ne vont pas. Là, il n'y en a que deux!) :

     - Pas de problème. On vous le refait entièrement pour dans deux heures.

Euh… J'ai quand même un avion à prendre à 21h…

Franchement, j'en viens à me demander à quoi servent les mesures qu'ils ont prises. Bon, Ne stressons pas, on verra bien. Nous traversons pour rentrer à l'hôtel prendre une douche. Celui-ci a mis grâcieusement à notre disposition des sanitaires, et ça, c'est super agréable, même si on n'a plus de chambre. Puis, après avoir réglé les dernières formalités, nous allons en ville prendre un verre. Après tout, c'est les vacances. A 17h, je suis de retour à la boutique pour l'essayage de la dernière chance. La verte tombe beaucoup mieux, même si elle n'a plus rien à voir avec le modèle initial. Quant à la rose, c'est toujours pas ça. Trop grand sur le milieu du dos, trop serré aux épaules, pas la bonne longueur. Prenant le taureau par les cornes, la patronne m'annonce que la vendeuse va m'emmener directement à l'atelier pour les dernières retouches. Voilà un casque, et le scooter ronronnant qui m'attend devant la boutique. Et ma nouvelle chemise sur le dos, nous filons dans la circulation de Hoi An. Alors là, rien à voir avec la conduite prudente de nos chauffeurs de Hué. Cette fois, ça se passe à la vietnamienne. J'ai intérêt à m'accrocher et à pas moufter. La vendeuse finit par se garer et me désigne une maison de l'autre côté de la rue. Dans l'avant-pièce, cinq ou six ouvriers et leurs machines à coudre. L'une d'elle me prend en charge. La vendeuse explique en vietnamien ce qui ne va pas. On marque les coutures, puis on me fait signe d'enlever la chemise… Euh… oui mais non ! Le striptease devant les inconnus, c'est pas mon truc. L'ouvrière comprend et me tend un autre chemisier en cours de confection. Un peu grand, mais ça fera l'affaire. Elle me propose ensuite d'attendre dans la pièce juste derrière, pendant qu'elle reprend les coutures. La pièce de derrière, apparemment, c'est le séjour de la maison, où deux minots jouent aux échecs à côté de la télé allumée. Je pose un bout de fesse sur le canapé, un peu gênée d'être là. C'est quand même franchement déstabilisant, d'entrer comme ça dans leur intimité.

XD1_ 1966L'ouvrière revient, je réessaie, on retouche. Au bout du quatrième essai, c'est bon ! Pas parfait, très loin du modèle, mais tout à fait mettable… l'hiver prochain, quand la déception m'aura passé. Nous reprenons le scooter jusqu'à la boutique, et après avoir réglé, je rejoins Nath qui poursuit son festin de nems de Hoi An. Et c'est tellement appétissant, que je finis par l'imiter, en attendant la voiture qui doit nous conduire à l'aéroport de Da Nang.

Notre vol étant retardé de 20 minutes, on s'occupe comme on peut en attendant, notamment en regardant les photos de neige sur Face de Bouc. C'est qu'il a pas l'air de faire chaud, en France. Ca donne pas envie de rentrer, ça.

La tante de l'amie de Nath qui nous a réservé l'hôtel à Ho Chi Minh Ville nous a bien briefées sur la compagnie de taxis à utiliser pour gagner le centre-ville. Malgré cela, on a quelques doutes sur celui qui nous emmène. Mais où est-ce qu'on est ??? Puis finalement, nous arrivons à bon port à 23h30. Un sapin clignote dans le hall du petit hôtel devant lequel le taxi nous dépose. Par la température ambiante, c'est assez incongru. Après nous être enregistrées, nous découvrons la chambre, et là, je dois dire que je suis un peu déçue. C'est la plus cheap qu'on ait eue jusque là : Fenêtres aveugles ou donnant sur l'escalier intérieur, décoration vieillotte, télé d'avant-guerre, interrupteurs et prises de courant rares et mal placés. Bref, je ne suis pas emballée. Mais en même temps, il est tard, c'est propre et la literie semble bonne. Voilà ce que c'est que de prendre des goûts de luxe…

16 avril 2014

De plage en plage - J14

Samedi 1er décembre 2012

     - Hi Marion ! Hi Nathalie ! Had a good night ? What are you going to visit today ?

L'accueil est toujours aussi enthousiaste, ce matin, quand nous descendons pour prendre notre petit déjeuner. Les hôtesses sont vraiment sympathiques, mais je me demande si elles n'en font pas quand même un peu trop. Justement, aujourd'hui, on prend les vélos à l'hôtel pour aller visiter les alentours. Le monsieur des vélos nous amène ceux que nous avons réservés. J'essaie le mien qui me semble OK, mais il veut absolument baisser la selle. C'est malin ! Maintenant, c'est trop bas. Après trois essais pour la rehausser, c'est TOUJOURS trop bas. Bon, tant pis, on ne va pas y passer la journée. Je m'en accommoderai. Il faut juste s'habituer. Apparemment, c'est leur manière de faire du vélo, une selle basse comme ça. Le problème, c'est que ça fatigue les jambes.

XD1_ 1753Confiante dans le fait que le vélo, ça ne s'oublie pas, Nath et moi nous lançons donc dans la circulation, direction la tombe du commerçant japonais. Le coup de négocier les carrefours sans poser pied à terre, ça vient assez vite. Et puis ici, il y a quand même des feux qui sont respectés. Ca aide. Nous prenons la route qui sort de Hoi An vers la plage de An Bang et longeons des rizières sans riz. Les explications du guide du Routard datent un peu, semble-t-il. Je m'arrête pour chercher le chemin dont parle le guide, mais il semble que ce soit devenu une route. Un vieil homme en vélo s'arrête, fait demi-tour et nous montre une direction :

- "Japanese Tomb ! An Bang Beach ! Japanese Tomb ! An Bang Beach !".

Oui, oui, compris. Vous inquiétez pas, on va trouver. Je ne veux pas paraître impolie, mais il n'est pas très rassurant le monsieur. Il ne va pas nous suivre, au moins? Finalement, nous arrivons à la plage de An Bang sans avoir trouvé la tombe. Là, nous sommes obligées de laisser les vélos en gardiennage, car il est interdit de les amener sur la plage ou de les accrocher plus loin.

- Non, on ne veut pas boire. Non, on ne veut pas de transat non plus.

XD1_ 1761Ca devient fatiguant, de devoir payer pour tout. Nous, tout ce qu'on veut c'est marcher les pieds dans l'eau. En longeant la plage, nous tombons sur des bateaux ronds typiques, échoués sur le sable. On dirait vraiment des coquilles de noix.

XD1_ 1786D'ailleurs, voilà deux gars qui en mettent un à l'eau et nous pouvons admirer l'art de la godille qui permet de faire avancer ces drôles d'embarcations sans dérive ni gouvernail. Un peu plus loin, ce sont d'autres pêcheurs qui ont déployé un filet qu'ils tirent derrière eux, de l'eau jusqu'au torse.

XD1_ 1780Leur récolte est jetée sur le sable où une vieille femme vient la trier et la charge dans ses paniers, sous du goémon, pour ensuite aller le vendre.

Après une heure de marche, nous nous installons à la terrasse de la plage pour prendre un jus de fruit (il faut bien faire preuve de coopération. Et puis ça nous permet d'utiliser la douche pour rincer le sable et le sel sur les jambes). Il fait vraiment chaud au soleil, et la crème solaire est de rigueur.

XD1_ 1815Sur le chemin du retour, nous finissons par trouver la fameuse tombe, perdue au milieu des rizières. Il devait aimer la solitude, ce marchand. Finalement, c'est notre vieux bonhomme qui avait raison : il fallait bien prendre le chemin de terre.

Nous retraversons Hoi An, puis la rivière Thu Bon et trouvons un restaurant sur l'îlot de An Hoi. Il est moyen, le restau, mais je m'en fous : j'avais trop faim. Finalement, le vélo c'est chouette pour se déplacer dans la ville piétonne et faire nos achats. Du coup, nous écumons les boutiques. Ca y est, je commence à comprendre les ficelles de la négociation. Pas facile, mais de bonne guerre. Après avoir rempli les paniers, nous repassons à l'hôtel pour déposer nos achats et décidons de repartir pour la plage de Cua Dai, l'une des plus réputées de la région, à 3,5 km de là. C'est que cette fois, j'ai bien l'intention de me baigner en mer de Chine. J'en ai assez d'avoir es regrets parce que j'ai eu la flemme de me mettre en maillot. Il y a beaucoup de circulation, le long de la route, mais nous commençons à avoir le coup de main.

XD1_ 1828Après avoir encore une fois laissé les vélos en gardiennage, je vais m'asseoir sur la plage et me baigner, tandis que Nath retourne marcher. La température de l'eau est idéale, il y a quelques petites vagues. Bon sang ! J'aurais eu bien tort de m'en passer. Les ombres sont déjà bien allongées quand nous repartons.

XD1_ 1848Mieux vaut ne pas trop traîner, si on ne veut pas se faire surprendre sur la route par la nuit. Perso, rentrer à la lumière des phares, quand on sait comment ils conduisent, ça ne m'emballe pas. Ah, au passage, parce que la mer ça creuse, je teste le donut vietnamien, acheté à une vendeuse ambulante. C'est délicieux.

C'est après la douche, que les choses se sont gâtées, lorsque je suis passée chez le tailleur pour essayer les chemisiers : le premier était beaucoup trop long (genre liquette de grand-père), et … curieux. Quand au second, des manches bouffantes et des fronces à la D'Artagnan ! Quelle horreur ! A la rigueur, je portais ça dans les années 80, quand Francis Lalanne était vivant. Et puis il est trop grand aussi, celui-là. Ca en fait des retouches.

- Aucun problème. Ce sera prêt demain en fin d'après-midi.

J'espère, parce qu'accessoirement, demain, on prend l'avion pour Ho Chi Minh Ville. C'est pas gagné, cette affaire.

En ville, je craque pour… Attention, les paris sont ouverts. Un… Deux … Trois… Adjugé!

Et oui, c'était un sac qu'il fallait trouver ! Un superbe sac tissé, aux couleurs chatoyantes. Accessoirement pour transporter les cadeaux que je vais rapporter. Puis nous allons ensuite dîner chez Hugo, délicieux. Avant de terminer la soirée par quelques achats de t-shirts sympas. Hoi An est toujours aussi agréable.

- Hi Nathalie ! Hi Marion ! How was your day ?

Qu'est-ce qu'elles sont sympas, les hôtesses, ici. Et arrangeantes, en plus, puisque la réceptioniste nous confirme que l'on pourra faire notre check-out au retour de l'excursion de demain. Voilà qui va nous simplifier la vie.

8 avril 2014

Porte à porte - J13

Vendredi 30 novembre 2012

     Après un copieux petit déjeuner sur la terrasse de l'hôtel et avoir booké notre excursion sur le site de My Son (prononcer "Mi Sonne") pour dimanche, nous partons à pieds faire une visite auto-guidée de la ville. Il est encore relativement tôt, mais il fait déjà très chaud.

XD1_ 1513D'ailleurs, les autochtones n'ont pas l'air de beaucoup goûter le soleil : grands chapeaux coniques, manches longues, foulard sur le visage. Et surtout, on ne dépasse pas de l'ombre ! C'est le moment d'investir dans un chapeau. Non, ça ne sera pas une casquette. Non, ça ne sera pas un chapeau conique traditionnel non plus. J'opte pour le chapeau en toile des maquisards vietnamiens, mais blanc cassé et sans l'étoile rouge. De grand bords qui protègent de la luminosité, léger et aéré : idéal. Nous allons ensuite acheter nos pass visite qui donnent droit à la visite de cinq endroits remarquables mais payants de la ville. Il va falloir faire des choix. Merci au Lonely Planet pour son aide précieuse. Parce que quand on ne connaît pas, difficile de se décider. Et la ville étant classée au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son histoire et son architecture, les lieux remarquables ce n'est pas ce qui manque. Heureusement que beaucoup d'autres sont gratuits.

XD1_ 1547Nous décidons de zapper la chapelle de la famille Tran pour commencer par les maisons communes des congrégations chinoises. La colonie chinoise était très importante à Hoi An, puisque la ville fut pendant longtemps un port d'échanges commerciaux. Leur influence se retrouve dans de nombreux bâtiments. La maison commune de la congrégation chinoise de Fujian, par exemple, a été fondée par des marchands chinois qui fuyaient leur pays et arrivèrent par bateau. D’ailleurs, le temple Phuc Kien est dédié à la déesse de la Mer Thien Hau, ainsi qu’au culte des ancêtres. La pagode accueille encore chaque année des festivités dont la fête dédiée aux six ancêtres, le 16ème jour du 2ème mois lunaire.

XD1_ 1572Nous rejoignons ensuite le temple de Quan Cong, consacré au général chinois du même nom, qui communique avec le musée d'histoire et de la culture. Dont, bien évidemment, j'ai fait la visite à l'envers. Au fait, connaissez-vous la différence entre un temple et une pagode ? La pagode est dédiée au bouddha (qu'il soit masculin ou féminin), et donc au culte bouddhiste. Tandis qu'un temple, d'obédience taoïste ou confucianiste, peut être dédié à un "humain déifié", comme par exemple un héros national, un empereur, ou à un saint.

XD1_ 1591Nous continuons par la maison commune de la congrégation chinoise de Hainan, dite des 108 marchands et érigée en hommage aux marchands chinois de la province de Hainan qui, sous le règne de l'empereur Tu Duc, furent accusés à tort de piraterie et exécutés.

XD1_ 1599Nos pas nous mènent ensuite dans l'ancien quartier colonial français, dans l’ancienne rue Courbet (Gustave, pas Julien), où nous cherchons un restaurant. Nous optons pour le Brother's Cafe, installé dans une magnifique maison coloniale. Nous nous installons à une table dans le jardin donnant sur la rivière. De là, on peut observer à loisir les barques de pêche (Nath a une prédilection pour les barques de pêche). Le repas est excellent, mais pas donné. Et le Ban Bao ne ressemble pas à la brioche de viande que je connaissais. Par contre, les "roses blanches" de Hoi An, quel délice!

XD1_ 1612En sortant, nous faisons halte à la maison Tran Duong, et en suivant la fille du propriétaire, nous pouvons admirer dans l'enfilade de pièces, les vieux meubles où le buffet breton côtoie l’immense lit familial à la vietnamienne, la cuisine rudimentaire, la cour et son vieux puits où nous pouvons distinguer le niveau des dernières grandes inondations. Un peu plus loin, nous tombons sur l'atelier de l'artisanat. Mais il est encore trop tôt pour le spectacle. Aussi, nous décidons de repousser la visite à plus tard.

A présent, les rues sont calmes. Comme si tout le monde faisait la sieste et que seuls ces cinglés de touristes osaient s'aventurer dans les rues écrasées de chaleur. Euh… oui, c'est un peu ça.

XD1_ 1630Nous voilà devant la maison Diep Dong Nguyen, qui est une ancienne pharmacie chinoise, dotée d’une magnifique façade verte. Malheureusement fermée pour le moment, tous volets clos..

XD1_ 1645Au bout de la rue, nous arrivons enfin devant le pont couvert japonais devenu l'emblème de la ville. Et évidemment, il est envahi par … des japonais! Difficile de prendre une photo correcte dans ces conditions. Nous traversons donc pour découvrir l'autre rive.

La visite guidée de la maison ancienne Phung Hung est un peu expéditive. J'ai comme l'impression que les guides sont surtout là pour nous faire acheter quelque chose. Nous retraversons le pont cette fois débarrassé de sa cohorte de touristes. C'est calme, alors on en profite pour quelques photos et pour découvrir l’autel dédié au dieu singe.

XD1_ 1710Puis nous allons visiter la vieille maison Tan Ky. C’était la demeure d’un riche marchand vietnamien. Elle a été parfaitement entretenue et nous la voyons aujourd’hui telle qu’elle était déjà il y a 200 ans. La maison est toujours habitée par la famille, aussi certaines pièces ne sont pas accessible. Sur l’autel des ancêtres, trône le portrait d’une aïeule décédée récemment et dont la famille est toujours en deuil. On nous fait patienter dans la première pièce sur des chaises magnifiques où l'on ose à peine s'asseoir, jusqu'à ce qu'une guide francophone très sympathique nous prenne en charge. Nous apprendrons beaucoup de choses sur l'architecture, le plan de la maison, son histoire, le mobilier.

XD1_ 1716De là, nous repartons vers la maison de l’artisanat, mais il est déjà tard et le concert de musique traditionnelle touche à sa fin. De toute façon, après avoir parcouru la ville en long, en large et en travers, nous sommes littéralement épuisées. Nous nous installons donc à une terrasse pour boire un verre. Là, surprise ! Pour aller aux WC, il faut traverser la maison… et la chambre de la grand-mère ! Pardon madame. Je ne fais que passer. Et oui, ce sont les toilettes de la maison qui sont mis à disposition des clients. Décidément, les toilettes au Vietnam, c’est toujours plein de surprises.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la boutique de gongs. Nath se décide : c’est ça qu’elle va ramener. Il ne reste plus qu’à choisir la taille, la tonalité, et négocier le prix. La négociation, à coup de calculette, est très serrée. Mais elle finit par se mettre d’accord avec la vendeuse.

Après une bonne douche bien méritée, nous repartons pour la boutique du tailleur qui nous a été recommandée par l’hôtel. J’aimerais me faire faire des chemisiers pour l’hiver. Seulement, je n’aime pas choisir sur catalogue. Même si : « Si si, tu choisis et on te fait exactement le même ! ». Et puis les couleurs proposées ne sont pas très attrayantes. Et c’est plus cher qu’à Hué. Mais difficile de reculer maintenant. Je me décide donc pour deux chemisiers dans deux tissus trouvés dans le stock « hommes ». Quelques ajustements sur le modèle initial, et ça devrait être pas mal. Décidément, je ne sais pas dire non, et un jour ça me perdra…

XD1_ 1735

XD1_ 1726Après la visite en nocturne de la chapelle des ancêtres Minh Huong et du temple Quan Cong (il nous restait des entrées sur nos tickets. Rien ne doit se perdre), nous nous installons au Mermaid pour dîner. Il est tard, et il n’y a plus grand monde dans le restaurant. Mais c’est encore l’occasion de tester de nouveaux plats avant de rentrer.

Je crois que j’ai pris des coups de soleil …

25 mars 2014

Clichés de voyage - J12

Jeudi 29 novembre 2012

     Une nouvelle journée démarre : à 8h30, nous voilà prêtes à descendre avec nos affaires. Devant l'ascenseur, une dame attend avec deux jeunes enfants. Nous les laissons partir en premier pour ne pas transformer l'ascenseur en wagon à bestiaux. Mais nous avons beau rappeler l'ascenseur, rien ne vient. Jusqu'au moment où nous comprenons : l'ascenseur est en panne. La dame et ses enfants sont coincés dedans, quasiment à notre étage. Nath descend prévenirla réception, tandis que je reste là en tentant tant bien que mal de les rassurer à travers la porte. Non, on ne vous laisse pas tomber ! D'ailleurs revoilà, Nath. Il paraît que la panne d'ascenseur c'est normal : il y a eu une coupure de courant. Ah, super ! On est rassurés ! Mais quand est-ce qu'ils viennent les délivrer ? Justement, voilà le personnel de l'hôtel qui arrive pour ouvrir les portes manuellement et libérer la famille. Les enfants n'ont pas l'air rassurés, mais tout le monde va bien. Bon, ben nous, on va prendre l'escalier. Après avoir fait le check out, nous demandons au réceptionniste s'il peut nous réserver notre hôtel à Hoi An. Après trois tentatives infructueuses, nous optons avec succès pour le Hai Au.

Notre voiture nous attend dehors. Nous voilà sur la route. Il est 9h30 et il fait déjà chaud. Et même de plus en plus chaud dans la voiture. Je commence à ne pas me sentir très bien, mais bon, je gère et profite du paysage. Le chauffeur nous arrête au bord de la route, dans un petit village de pêcheurs.

XD1_ 1423Chouette ! De belles photos en perspective. De vrais paysages de carte postale. Comme dans les guides. C'est superbe, ce panorama avec le canal qui entre dans le lac Cau Hai, les petites maisons, les barques amarrées devant et les filets étalés partout sur le chemin.

XD1_ 1415C'est incroyable, cette similitude avec l'étang de l'Or et ma région !

De mon côté, ça ne s'arrange pas : mal de tête et nausée. La Cocculine que j'ai pris ce matin n'a pas l'air efficace. Je demande au chauffeur de s'arrêter pour que je récupère l'autre médicament dans mon sac. Prévenant, le chauffeur me coupe une feuille de bananier pour que je puisse m'asseoir par terre, à côté de la voiture et à l'ombre, histoire de calmer l'estomac et de récupérer. Il a l'air embêté. Pas tant que moi. Après tout il n'y est pour rien. Le mal des transports, ça ne prévient pas et ça ne pardonne pas.

Ca a l'air d'aller un petit peu mieux. Alors on tente de repartir. Je vais essayer de dormir, ça passera peut-être. Parce que de toute façon, ici, pas d'aire d'autoroute ni de bomberos pour venir me récupérer. Le chauffeur s'arrête après le passage d'un col pour nous faire contempler la vue sur la baie.

XD1_ 1427Perso, je suis dans les vaps. Le mercalm fait son effet. Du coup, je lui confie mon appareil-photo et c'est grâce à lui et aux photos de Nath que je sais ce qui s'est passé. Nous arrivons finalement à la plage de Lang Co qui sera notre pause-déjeuner.

XD1_ 1437OK, la plage est belle… comme aurait dit Coluche… Euh non, là faut que je trouve les toilettes. Ca urge. Et je ne dois vraiment pas avoir l'air en forme, parce que la dame du ménage a attendu que je ressorte pour voir si j'étais toujours en vie avant de s'en aller. Bref, après avoir appelé Hugues, je suis déjà un peu moins dans le coton. Pendant que Nath commande son déjeuner, je me contente d'un Coca pour faire repartir la machinerie. Deux Cocas en deux jours ! J'ai explosé mon quota pour dix ans !!! Ce petit lunch en terrasse de bord de mer, avec la brise qui va bien est finalement très agréable. Et lorsque nous repartons, je vais beaucoup mieux. Je peux suivre la montée vers le col des nuages (Hai Van).

XD1_ 1443En haut, nous faisons halte aux bunkers américains et profitons de la vue sur Da Nang et la baie. La descente se fait dans un tel calme que nous somnolons, ce qui permet au chauffeur de zapper allègrement les arrêts au musée Cham et à China Beach. Par contre, il ne manque pas celui de la Montagne de Marbre (que nous nous n'avions pas retenu). Enfin, surtout la halte chez le marbrier.

Après une âpre négociation, Nath et moi repartons chacune avec son mortier à épices. C'est beau, mais c'est lourd et cher. Par contre, toujours pas de statue de mandarin en vue. Nath qui avait dans l'idée de ramener un bouddha a finalement ré-orienté sa recherche à la suite de la visite des tombeaux. Il faut dire qu'ils ont de l'allure, les mandarins. Mais bizarrement, ça ne fait pas partie des standards touristiques.

XD1_ 1472Nous arrivons à Hoi An sur le coup de 16 heures. L'hôtel est à deux pas du centre. Nous recevons un accueil exceptionnel (c'en est presque trop !).

XD1_ 1486La chambre (surclassée !) est très sympa et la présentation des serviettes, comment dire… Inattendue. Non, nous ne sommes pas en lune de miel, mais nous avons beaucoup ri !

Mais ce que j'ai préféré, c'est la corbeille de fruits. Forcément, à n'avoir rien avalé de la journée, ça commençait à se ressentir. Me voilà donc sur le balcon, la corbeille sur les genoux, à dévorer les délicieux fruits exotiques (Hé non, ce n'était pas la tourista, mais bien le mal des transports!).

Lorsque nous redescendons, la réceptionniste connaît déjà nos prénoms :

- Hi Nathalie ! Hi Marion ! Welcome. How is your room ?

Puis elle nous propose de faire le nécessaire pour simplifier notre séjour : réservation des billets d'avion pour Ho Chi Minh Ville, présentation du plan de la ville et endroits remarquables, excursions.

XD1_ 1490En la remerciant, nous partons à pieds pour le centre ville, à dix minutes de là. Les rues sont illuminées de lampions, et quasiment piétones. Le pied ! Premier arrêt dans une boutique où nous trouvons des lots de baguettes en coffrets. On peut même faire l’assortiment qu’on veut. Nous faisons baisser les prix assez facilement de 650000 dongs à 350000. Normal : on n’avait pas l’intention d’acheter aujourd’hui. Du coup, on s’entraîne. Puis nous tombons sur une boutique de gongs. Là, Nath à une révélation : et si c’était ça qu’il lui fallait, plutôt qu’un bouddha ou un mandarin ? Mais comme nous avons quelques jours à passer ici, il sera toujours temps de se décider plus tard.

XD1_ 1496Nous dînons sur la terrasse du premier étage du restaurant Thang Long, avec vue sur la rivière illuminée de lampions. C’est magnifique. Il fait doux, la soupe aux crevettes est excellente, tout comme le maquereau grillé en feuille de bananier (malgré quelques arêtes). Nous flânons un peu sur le quai où on continue à allumer des lampions qui s'éloignent au fil de l'eau. Puis sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans une jolie petite boutique de laques, véritable nid à cadeaux. La patronne est tellement gentille, que je me dis que je reviendrai probablement pour faire mes courses.

A quelques pas de l’hôtel, nous faisons une drôle de rencontre avec un adorable petit chien de 2 mois qui joue devant une boutique de chaussures, et accessoirement avec ses propriétaires qui prennent le frais sur leur palier. Après avoir discuté quelques minutes, nous rentrons finalement à l’hôtel.

La tentative pour installer la moustiquaire se révélant infructueuse, je me résigne à subir les assauts probables des moustiques. Mais tant pis. A vu de pif, Hoi An, ça a l’air drôlement sympa. Mais non, ça fait pas cliché tous ces lampions. C'est juste beau ! Alors je peux m’endormir contente.

Publicité
1 2 3 > >>
Publicité