Mercredi 21 novembre 2012

Aujourd’hui, on part pour la baie d’Ha-Long !

La réceptionniste nous a dit que le guide serait là vers 8h. Ou 8h15. Ou 8h30.

Pour plus de sûreté, nous sommes prêtes à 8 heures, et le guide arrive à … 9heures !

Dans le bus, 17 compagnons d’excursion nous attendent. Ca parle un peu toutes les langues. Notre guide s’appelle Kai. Il nous explique rapidement comment ça va se dérouler. Nous voici partis pour 3 heures de route jusqu’à la baie.

En quittant Hanoi, nous allons passer au-dessus de la Rivière rouge, le grand fleuve qui irrigue le nord du Vietnam, tandis que le Mékong arrose le sud. Tiens, une usine Air Liquide ! Vite, une photo ! Les deux gars qui étaient assis de l’autre côté de l’allée ont vraiment dû me prendre pour une folle, quand je me suis précipitée devant eux pour faire la photo.

Au bout d’une heure, nous nous arrêtons dans une boutique de souvenirs : un immense hangar où plusieurs bus stationnent déjà. Ici, on trouve de tout : statues et statuettes, soieries, tableaux, laques, sets de table en bambou, etc… et beaucoup de touristes, donc. C’est ce qu’on appelle une pause-pipi rentabilisée. Nath est toujours dans sa phase d’observation des statues. Quant à moi, je jette mon dévolu sur un premier lot de cartes postales. Nous repartons au bout de 20 minutes pour arriver à Bai Chay vers 12h30.

Kai nous fait descendre du bus, récupérer nos bagages, et va chercher les billets. Puis nous embarquons sur un petit bateau à moteur qui traverse le port jusqu’à notre jonque, ancrée au milieu d’une véritable flottille de jonques. Vu de l’extérieur, elle n’est pas de la première jeunesse et mériterait sans doute un petit passage en cale sèche. J’espère qu’elle est plus solide qu’elle n’en a l’air. Pourtant, une fois à bord, tout cela est oublié. Le décor est sympathique, le bateau est plutôt bien agencé. On nous sert un cocktail de bienvenue dans la salle à manger ouverte avec de jolis meubles de bois massif - OK, le cocktail c’était juste du Fanta dans une tasse -, avant de nous attribuer nos cabines.

La cabine est toute petite, mais très agréable, même si on ne se risquera pas à ouvrir rideaux et hublots, car elle donne directement sur la coursive. Tout est en bois, mais nous disposons quand même de la clim et d’une salle de bain – WC tout à fait fonctionnelle. Le seul truc, c’est qu’on ne doit pas être loin des machines, car d’ici, on entend bien les pistons du moteur !

A peine le temps de s’installer, que Kai fait déjà le tour des cabines pour nous rassembler : Hop ! Hop ! Hop ! Le déjeuner est prêt dans la salle à manger. A table, nous nous retrouvons avec Lisa, une jeune australienne jeune fille au pair à Bangkok, qui profite de quelques jours de congés, Rita et Rosario, siciliens - au départ, on pensait qu’ils étaient espagnols, et on a commencé à spéculer en se disant qu’ils étaient plutôt mal assortis -. Euh… En fait, Rosario, 40 ans plus que bien tassés, a offert le voyage à sa maman… et parle très bien anglais et français… Ca, c’est fait. Et pour finir, Kelley et Anders, qui sont également australiens.

Evidement, les anglophones compatriotes se trouvent bien vite des sujets de conversation que nous avons un peu de mal à suivre. Mais c’est pas grave, on est sur la baie d’Ha-Long, et nous éloignons du port pour rejoindre les légendaires pains de sucre.

Allez ! Allez ! Juste le temps d’enfiler un maillot de bain, et Kai nous fait déjà embarquer sur l’annexe. L’annexe est un petit bateau couvert amarré à chaque jonque, qui permet d’amener les passagers jusqu’aux différents sites où la jonque, trop grosse, ne peut pas trop passer. Nous partons en direction de la Grotte de la Surprise. En plus, ça tombe bien, car le temps s’est levé, et nous avons même quelques rayons de soleil.

Nous débarquons au pied d’un escalier très raide, à flanc de falaise. Et bien, après la marche péruvienne, la marche chilienne et la marche américaine, on va tester la marche vietnamienne.

Une fois tout au sommet… on redescend à l’intérieur de la grotte pour admirer les magnifiques concrétions mises en valeur par les éclairages multicolores… et les pointeurs laser des différents guides. Oui, parce que ici, la visite c’est à la chaîne. Dès qu’un groupe quitte un point remarquable, un autre prend sa place pour quelques explications. C’est beau, même si ça n’a pas grand-chose à envier à la Grotte des Demoiselles.

Dehors par contre, la vue sur la baie est extraordinaire, maintenant que le soleil se dévoile enfin. Après un nouvel escalier qui répond à l’adage newtonien « tout ce qui monte doit redescendre un jour », nous empruntons une passerelle en bois accrochée à la falaise à 1,50 mètre au-dessus de l’eau.

En dessous de nous, une jeune femme pêche les étoiles de mer et vend du poisson depuis son bateau. Vite ! Vite ! dit Kai en nous faisant embarquer au milieu de la cohue des barques. Sinon, on ne pourra pas tout faire !

Quelques minutes plus tard, nous nous dirigeons vers les maisons flottantes où nous allons pouvoir faire du kayak. 40 minutes. Ne vous éloignez pas trop ! Kai, il a un peu le feu aux fesses…

Le temps de prendre nos marques, Nath à l’avant et moi à l’arrière, et nous nous engageons au milieu des grosses jonques qui se croisent dans tous les sens. Euh… nous, nous est quand même un peu petites, non ? Je dois l’avouer, c’est impressionnant, et je ne suis pas super rassurée.

Nous allons faire le tour d’un piton, perdons de vue nos compagnons d’excursion, embarquons de l’eau dès que nous croisons le sillage d’une jonque, avant de comprendre enfin comme aborder les remous. Il fait beau, bon, nous sommes au calme, au ras de l’eau. Que c’est agréable ! Le soleil descend tout doucement et nous éblouit, mais cette fois nous avons compris comment mener notre barque. Nous revenons au ponton et ré-embarquons en direction de la plage. Hop ! Hop ! Hop ! Pluuus vite ! Pluuus vite ! Ma parole, c’est un sergent instructeur, qu’on nous a donné.

Moi, je suis trempée, suite au kayak. Et oui, encore une fois, j’ai cru que je pourrais m’en tirer sans avoir à me mettre en maillot. Les chutes d’Iguazu auraient dû me servir de leçon. Donc, c’est décidé, je vais sécher sur la plage. Pendant que Nath entame la montée jusqu’au sommet du piton, je m’en vais profiter du coucher de soleil les pieds dans l’eau et papoter un peu avec Lisa.

Nous rentrons au bateau à la nuit (17h30), assez difficilement car la plage n’est pas éclairée et tous les touristes rejoignent leur bord en même temps. Mieux vaut ne pas se tromper de groupe ! Ca y est, j’ai récupéré Nath, tout va bien.

Un petit vin d’accueil nous attend sur la jonque, puis nous avons droit au massage des pieds dans la cabine. Et ça, ça fait mal !!! Enfin, Nath a bien aimé. Moi, je dois être beaucoup trop tendue. Après une bonne petite douche, il est déjà l’heure du repas. Hop ! Hop ! Hop ! Tout le monde à la salle à manger. Les australiens s’étant regroupés, nous dînons avec Rosario et Rita, ainsi que Amelika et Casper, un couple de hollandais. Amelika parle très bien français, et Casper a eu une petite amie qui habitait … Asnières ! Le monde est décidément bien petit.

A défaut de karaoké (quel blagueur, ce Kai !), ce soir nous avons la possibilité de pêcher au clair de lune : l’équipage a posé quelques lignes et des spots pour attirer les poissons. Oui, bon ben la pêche ça n’a jamais été mon truc. C’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Tandis que Nath rejoint la cabine, je reste encore un moment sur le pont supérieur pour profiter de la soirée, allongée sur un transat sous les étoiles, au milieu des pains de sucre à peine dérangée par une légère brise des plus agréable. Ah, on dirait que Torston cherche des amis. C’est un allemand qui est venu travailler ici et me raconte qu’il a réussi à convaincre son patron de lui donner 4 semaines de vacances pour visiter le pays. Finalement c’est sympa, ça me permet au moins de dérouiller mon anglais. Et d'oublier le fond sonore fait d’un mélange de Richard Clayderman et d’interprétations « lounge » des tubes des années 80. Sans oublier Titanic en version instrumentale. Bon, soyons positifs, même si ça se finit pareil, au moins l’eau sera plus chaude et on ne mourra pas d’hypothermie.

Hop! Hop! Hop! - J04

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