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Vietnam, du Nord au Sud
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1 janvier 2014

Au coeur des palais - J10

Mardi 27 novembre 2012

     Forcément, ce matin, c’est un peu dur. Mais apparemment, je respire mieux. Le traitement de choc semble être efficace.

Après le petit déjeuner au dernier étage avec vue sur la ville, nous repassons à la boutique de couture et finalement, Nath se décide pour le chemin de table qu’elle avait repéré, tel quel. C’est qu’il nous aura fallu mesurer, simuler, et modéliser en 3D avant d’en arriver là. Quant à moi, il y a deux chemisiers qui me plaisent, mais je me laisse le temps de la réflexion. Nous repartons ensuite vers la Citadelle en passant par la poste pour acheter des timbres. C’est là qu’un vélo-pousse nous accoste :

- City tour ? City tour ?
- I did it yesterday! (Je l’ai fait hier)
- Yesterday, rain. Today, no rain. (Hier pluie. Aujourd’hui, pas de pluie)
- No. No rain yesterday! - Prends-moi pour une quiche. -

XD1_ 945Notre objectif de ce matin est la Cité Impériale. Mais avant, nous nous arrêtons au musée consacré à la résistance anti-colonialiste, qui regroupe les reliques des dernières guerres, récupérées lors de la chute de Hué en 1975 : avions, chars, hélicoptères, canons… toute la panoplie de combat américaine est représentée, avec toujours un petit écriteau expliquant comment l’objet a été pris à l’impérialiste américain. Quelques pièces de l’armée nord-vietnamienne sont également exposées.

C’est là, dans le jardin du musée, que nous aborde un monsieur qui nous propose de faire un tour de la Citadelle en vélo-pousse. Maintenant, on a notre réponse toute prête : « I did it yesterday ! ». Mais il insiste, parle aussi de tour à moto et nous montre son carnet d’autographes. Il y en a un sacré paquet, et en plusieurs langues. Ca vaut peut-être le coup de vérifier. On regarde ceux en français, anglais, espagnol. Les commentaires sont fournis, élogieux, et détaillent les périples effectués. Au départ, on avait envisagé de louer des vélos demain pour faire les tombeaux impériaux, mais il y a quand même pas mal de route, et moi, entre la chaleur et la circulation, ça ne me tentait pas plus que ça. Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup, finalement, de partir faire ce tour en moto ? Nous nous concertons avec Nath et décidons d’en savoir un peu plus (genre entretien d’embauche). Le monsieur a une carte de chauffeur, une carte de visite avec ses coordonnées, il fournit les casques, nous assure que son matériel est en bon état et qu’il est bon chauffeur (oui, enfin… on en jugera par nous mêmes). Finalement, ça a l’air d’être une bonne idée, et à force de discussion, nous nous mettons d’accord sur un prix. Monsieur Hoa viendra donc nous chercher demain à 8h30 à l’hôtel avec un collègue, pour faire la visite des tombeaux impériaux.

XD1_ 956Quant à nous, nous repartons à pieds vers la Cité en passant devant la tour du drapeau (aussi appelée Cavalier du Roi) et les canons sacrés. Dans l’allée qui mène au monument, une flopée de vélos-pousse nous sollicite. Mais cette fois, on ne se laisse pas attendrir.

XD1_ 964Classée au patrimoine mondial de L’UNESCO, tout comme la Citadelle, la Cité Impériale regroupe deux principaux ensembles de bâtiments : la Cité Interdite Pourpre, bâtie sur le modèle des palais chinois et destinée à la famille impériale (l'empereur, ses femmes et ses enfants), et la Cité Jaune qui abritait les bâtiments administratifs et le gouvernement de l’empire. Aujourd’hui, peu de bâtiments subsistent de l’ensemble d’origine. Beaucoup ont été détruits en Janvier 1868, lorsque les nord-vietnamiens lancèrent l’offensive du Têt pour prendre la ville.

XD1_ 1023Les combats se déroulèrent au cœur même de la Cité Impériale qui fut bombardée. C’est assez étrange de voir, passée la première cour, cette grande étendue herbeuse avec quelques fondations qui laissent imaginer le dessin de la Cité d’antan. D’autres murs portent les traces des balles des soldats. Quelques bâtiments ont été rénovés et d’autres sont en cours de reconstruction. Des traces des chantiers sont visibles un peu partout. Mais il faudrait sans doute des années pour rendre à l’ensemble son aspect d’antan. L’autre problème, c’est que tout cela est un peu confus. Ca manque d’explications et de repères. Ce bâtiment : est-ce que c’est le théâtre ou le pavillon de lecture ? Est-ce que là on est encore dans la Cité Interdite ? De temps en temps, nous attardons sans en avoir l’air auprès d’un groupe avec un guide francophone, histoire de capter quelques bribes d’informations et de les remettre dans l’ordre. Bon. Il y a un peu beaucoup de monde, dans cette cité ! Et puis soudain, alors que nous pensions avoir fait le tour, en suivant une allée, je tombe sur une rue. Et derrière… tout le reste !

Le palais Dien Tho, construit par l’empereur Gia Long pour sa mère, et dont le pavillon Tinh Minh fut la résidence privée de Bao Dai, le dernier empereur de la dynastie.

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XD1_ 1043XD1_ 1044

 

 

 

 

Le complexe du Temple To Mieu, dédié aux neuf empereurs de la dynastie N’Guyen et le Pavillon de la Splendeur (Hien Lam) et ses immenses urnes.

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A chaque fois, on a l’impression qu’on a fait le tour et on fait toujours une nouvelle superbe découverte derrière une porte. C’est extraordinaire. Et tellement calme, comparé à la Cité Interdite où se pressent tous les touristes ! Les groupes de visite ne viennent pas jusqu’ici, et c’est tant mieux pour nous !

XD1_ 1133Il est 14h30 quand nous quittons enfin le site pour aller déjeuner au « Lac Thien », recommandé par le Guide du Routard. Bon en fait, c’est super moyen. Même la fameuse crêpe de Hué. Nous sommes installées en terrasse, à l’étage de ce boui-boui aux murs recouverts des autographes des clients, quand l’un des serveurs nous aborde pour nous vendre ses dessins. Les dessins, on a déjà donné. Nath, diplomate, lui répond : « Maybe later ». Mais moi, les expériences d’hier soir et de Sapa m’ont montré que ces deux mots sont pris très au sérieux et qu’en général, le vendeur vous retrouve toujours later. J’opte donc pour une méthode plus radicale :

- I don’t like art.

Et bien le monsieur, il n’a pas demandé son reste. Il a remballé et nous a laissées à notre menu.

Rebelote à notre sortie du restaurant, quand un scooter vient nous proposer un tour en moto (je vous fais la VF pour plus de simplicité) :

- Non merci, on adéjà prévu pour demain
- Et après, vous allez où ?
- Hoi An. Par le bus.
- Il ne faut pas ! En bus, vous ne verrez rien ! (oui, parce que son but c’est de nous emmener à Hoi An en scooter. Peur de rien)
- Oui, mais au moins on peut dormir, dans le bus.

Et  bien c’est bizarre, mais lui non plus, il n’a pas insisté.

XD1_ 1144Après le déjeuner, nous repartons vers le marché Dong Ba qui est l’une des attractions de la ville à ne pas manquer, d’après nos guides. Et soudain, nous nous retrouvons dans un dédale d’allées encombrées, où les marchandises débordent de tous les étals, et qui ressemble terriblement au souk du Caire. J’ai le malheur de m’arrêter pour regarder un t-shirt, et je me fais aussitôt harponner par la vendeuse. Sauf que ses t-shirts ne m’emballent pas. Nath en profite pour lui demander où on pourrait trouver des statuettes de mandarins. Aussitôt, elle nous entraîne à sa suite parmi les allées bondées… vers le stand d’une de ses copines … qui n’a pas ce qu’on veut mais essaie de nous refourguer autre chose.

Nous repartons donc sans rien acheter, mais 5 minutes plus tard mon pot de colle resurgit. Elle nous suivait et veut absolument nous montrer sa boutique, à l’étage, où elle peut nous confectionner tout ce que nous voulons.

- Oui, mais non merci.

Là, elle fait un peu la gueule. Mais je m’en fous, je le reverrai pas.

Grosse erreur ! C’est qu’elle nous suit toujours. Nous décidons de l’ignorer et de faire comme si de rien n’était en redescendant tranquillement. Ce marché, c’est infernal. Dès qu’on demande quelque chose, les sangsues rappliquent. C’est très désagréable. Sortons donc de là !

XD1_ 1151Finalement, nous préférons retourner à la boutique de notre sympathique petite couturière qui parle français et où Nath doit récupérer le chemin de table acheté le matin même. Quant à moi, je finis par craquer et me voilà choisissant les couleurs de mes futurs chemisiers. Maintenant, il faut prendre les mesures. Pour 430000 Dongs (environ 15 euros), les deux chemisiers seront prêts demain soir. Nous rentrons à l’hôtel pour annuler la location de vélos du lendemain et faire un brin de toilette avant de ressortir dîner au Carambole pour l’anniversaire de Nath. Qui dit jour de fête, dit menu gastronomique et bouteille de vin : 9 plats délicieux, et une excellente soirée.

Sur le chemin du retour, nous repassons par les boutiques et je m’arrête chez le sculpteur repéré la veille : à défaut de mandarin, je craque pour les petites statuettes de bois de trois vénérables sages représentant le bonheur, la prospérité et la longévité.

Dans la rue, devant les magasins, tout le monde a allumé des petits braseros et monté des autels avec de l’encens et des offrandes. C’est joli, toutes ces lueurs dans la nuit. Ca donne un côté chaleureux à la ville. En arrivant à l’hôtel, nous cherchons donc à en savoir plus auprès du réceptionniste, mais apparemment, il ne comprend pas ce qu’on lui demande. Quoi ? Il est si mauvais que ça, mon anglais ? Il est si pourri, mon accent ? Gros moment de solitude. Finalement, après être passés à l’écrit, nous comprenons qu’il s’agit d’une tradition pour célébrer la pleine lune. Et oui, nous sommes le 15 du mois lunaire.

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